La Ligue arabe a refusé de refaire l'erreur commise en Libye. Réunis en Egypte, les ministres arabes des Affaires étrangères ont rejeté toute intervention militaire contre la Syrie, appelant à un règlement politique du conflit. Au cours de cette réunion, l'Arabie Saoudite, qui a succédé au Qatar, a tenté d'influencer les membres de la Ligue arabe, appelant à une intervention militaire étrangère contre la Syrie. Ils étaient 18 pays qui ont demandé des sanctions contre le régime de Bachar Al-Assad mais refusant une intervention militaire étrangère en Syrie. La Ligue arabe demande à l'organisation onusienne de prendre ses responsabilités au sujet de la Syrie. Comme d'habitude, les trois pays qui dès le début des conflits dans les pays arabes ont refusé toute ingérence étrangère ont continué de le faire. Il s'agit de l'Algérie, de l'Irak et de la Tunisie qui ont indiqué clairement qu'ils refusaient toute intervention militaire contre la Syrie en dehors des décisions des Nations unies. Le nouvel élément qui mérite d'être signalé au niveau de la Ligue arabe est l'Egypte. Ce pays était représenté par le ministre de l'Intérieur du nouveau régime et ce, après la chute du gouvernement islamiste. Contrairement à l'ex-régime des Frères musulmans, l'Egypte s'est retirée du groupe de pays dominés par le Qatar, refusant l'intervention étrangère contre la Syrie. Un autre fait mérite également d'être signalé : le Qatar, qui auparavant a mis mains basse sur la Ligue arabe, a participé au Conseil des ministres au Caire «tous feux éteint». Le rôle joué par le Qatar lors de l'intervention de l'Otan contre la Libye est un secret de polichinelle. A l'époque, Doha, et par le biais de la Ligue arabe, a saisi le Conseil de sécurité, demandant l'intervention militaire contre le régime de Kadhafi. L'Otan qui avait été mandatée par le Conseil de sécurité pour mettre en place une zone d'exclusion aérienne en Libye a profité de cette occasion pour détruire le régime de Mouammar Kadhafi. Ce sont ces raisons qui ont contraint, aujourd'hui, la Russie et la Chine d'user de leur veto et d'éviter un scénario libyen en Syrie. Seuls, l'Arabie Saoudite et le représentant de la coalition de l'opposition égyptienne ont réclamé ouvertement l'intervention militaire étrangère contre le régime de Damas. En vérité, le chef de l'opposition ne représente qu'une minorité d'opposants et qui se trouvent soit en Turquie soit au Qatar. Sur le terrain, ce sont les groupes islamistes alliés à Al-Qaïda qui affrontent l'armée syrienne. Les mêmes groupes islamistes, dont « Jebhat Enosra», ont indiqué à plusieurs reprises que le représentant de la coalition syrienne ne représente que lui-même et les pays qui l'ont désigné. En plus de quelques militaires syriens qui ont fait défection, les groupes armés sont composés de terroristes islamistes venant de 40 pays du monde. Si leur but consiste bien entendu en la chute du régime en place accusé d'impie, l'objectif principal de ces fanatiques demeure l'instauration d'une «dawala islamiya», un état islamique. Ces groupes occupent une partie du territoire syrien et contrôlent même les régions pétrolières au nord-est. L'or noir est vendu à raison de 13-50 dollars le baril, versé avec des seaux dans les camions-citernes venant de Turquie. Selon des sources dignes de foi, les islamistes ont construit des mini-raffineries pour produire de l'essence et du fuel. Une raffinerie coûte près de 230 000 dollars et permet de raffiner jusqu'à 200 barils par jour. D'autres moyens sont également utilisés à la place des raffineries. Les groupes islamistes allument le feu sous des citernes remplies de pétrole brut. En chauffant, le pétrole s'évapore et passe par un long tuyau métallique refroidi pour obtenir un condensat. Au final, ils obtiennent du carburant bas de gamme. En somme, si le régime de Bachar Al-Assad tombe et il est loin de l'être même avec une intervention étrangère, la Syrie sera dirigée par ces milliers de fanatiques représentés par «Jabhat Enosra » alliée d'Al-Qaida. Pour déloger les «taliban» sunnites en Syrie, c'est une guerre sans merci qui met aux prises islamistes sunnites et chiites. Ces guerres inter-islamistes pourraient affecter le Liban, l'Irak et même la Jordanie. Pour déloger les vainqueurs, l'Occident est obligé de créer un «Afghanistan bis» au Proche-Orient pour sauver Israël.