La presse commence bien les matchs. La tonalité est donnée. Il reste maintenait aux joueurs et supporters de s'y adapter pour avoir un premier pas dans le carré des qualifiés. La presse camerounaise parle de chasse. Pour «Cameroun Info», les «Lions indomptables vont à la chasse des Aigles de Carthage». «Les boules ont livré leur verdict. Le Cameroun a désormais le cœur net sur son adversaire», dit-il. Et d'ajouter, «les amoureux des pronostics ont certainement raflé le jackpot. Eux qui avaient prédit que les Lions indomptables croiseront la Tunisie qui s'est vue attribuer en dernière minute, le fauteuil du Cap-Vert». Il s'agit pour les Camerounais d'une Tunisie miraculée, les poulains de Volker Finke vont devoir se mesurer en match aller et retour à l'effet d'obtenir le ticket qualificatif pour le Mondial-2014. La presse rappelle que la dégringolade fracassante de leur équipe au classement fifa de ce mois (de 51e à 61e), a évité de justesse, les grosses pointures comme la Côte d'Ivoire ou le Nigeria, mais le onze tunisien n'est pas un enfant de chœur. Les médias qualifient la rencontre de «particulièrement sulfureuse mais aussi d'un «public dont le cœur bat déjà la chamade, lequel assistera à une très belle opposition de jeu, sauf qu'au regard des performances des deux formations ces derniers moments, le Cameroun part avec un léger avantage même si la Tunisie avait participé à la dernière Coupe d'Afrique des nations (Can) contrairement à son adversaire qui a lamentablement manqué les deux derniers rendez-vous». Interrogé hier par nos confrères de cafonline.com, Martin Ndtoungou Mpilé, le coach-adjoint de la sélection nationale fanion n'est pas du tout surpris. Lui qui qualifie le duel Cameroun – Tunisie de match difficile. Même s'il faut reconnaître que ces derniers mois, les Aigles de Carthage ne sont plus des foudres de guerre. Aymen Abdennour et ses coéquipiers ont mordu la poussière devant la Sierra Leone et le Cap Vert. Le rédacteur sportif signale au passage «l'implosion et la retraite internationale annoncée de son capitaine Samuel Eto'o, l'équipe nationale lorgne l'avenir avec anxiété. A cela vient se greffer le passage du témoin qui s'assimile visiblement une guerre de clans difficilement résolvable... Un chapelet de problèmes qu'il faudra à tout prix régler dans moins d'un mois, sinon le Cameroun pourra dire adieu au Mondial brésilien». Pour la presse tunisienne, il est aisé de comprendre à travers les écrits des rédacteurs sportifs que les Tunisiens ne se font pas trop d'illusion, notamment après les derniers soubresauts qu'a connus leur équipe nationale «le tirage au sort a réservé les Lions Indomptables aux Aigles de Carthage. L'un des pires tirages qui soit, puisque de tout temps, le Cameroun a constitué un morceau indigeste qui joua à la Tunisie de vilains tours. La plus grosse déception remonte à 1989 et aux éliminatoires du Mondial italien : défaite (0-2) à Yaoundé dans des conditions pénibles, les Lions Indomptables détiennent le record. Ils visent la passe de sept, forts d'une génération qui continue tant bien que mal de tenir la route. Malgré la superbe résistance opposée par la Libye au tour précédent et le coup de providence qui vola au secours du quadruple champion d'Afrique sous forme de points redistribués par la Fifa sur le tapis vert après le match du Togo. Un peu ce qui arriva aux Aigles. On est sous ce rapport renvoyé dos à dos». Pour la presse du Burkina Faso, le tirage au sort a été plus que favorable face à l'Algérie «pour les différents acteurs du milieu footballistique, c'est un bon tirage» qu'ils ont tenu à saluer par des applaudissements lorsque l'information est tombée. Le Burkina jouera son match de barrage contre l'Algérie. «Le hasard a voulu que nous jouions contre l'Algérie. Nous n'avions pas d'adversaire souhaité. Nous allons nous y préparer», a indiqué le président de la Fédération burkinabé de football (FBF), Sita Sangaré. Cet optimisme est exprimé avec plus de force par Joseph Kaboré alias Sap Olympic. Pour cet ancien joueur de l'Etoile filante de Ouagadougou et ancien entraîneur adjoint des Etalons de 1998, l'Algérie est une équipe qui pourrait être facile à jouer. «Notre équipe a aujourd'hui une âme. Nous ne sommes pas aussi vice-champions d'Afrique pour rien. Tout cela me convainc que l'Algérie est à la portée des Etalons», a-t-il soutenu. Les avis ne cessent de gonfler, et avec les esprits des supporters. Le match a déjà commencé sur la place du Burkina Faso. Saidou Traoré est rassuré. Pas de problème, l'Algérie n'est pas une équipe à craindre. «Les deux formations se connaissent très bien. Au cours de leur histoire, elles se sont affrontées 18 fois. L'Algérie compte 8 victoires, le Burkina 5. Les deux équipes se sont également quittées 5 fois sur un score nul. Ces multiples confrontations persuadent Saïdou Traoré, ancien international burkinabè, que les Etalons connaissent bien leur sujet et ils prendront le dessus : «C'est un bon tirage. Nous avons joué plusieurs fois contre l'Algérie. Pour cela, je suis heureux que le Burkina rencontre cette équipe». Du côté des journalistes, souvent réputés pour leur scepticisme, c'est plutôt un espoir partagé. «C'est le tirage qui nous convenait. Dans ce dernier tour, toutes les équipes se valent», soutient Philippe Bationo, journaliste. Depuis la Belgique où il séjourne actuellement, Paul Put, l'entraîneur des Etalons s'est dit confiant face à l'Algérie : «L'Algérie est une bonne équipe mais nos chances sont égales», a confié le technicien belge, vice-champion d'Afrique. D'autres joueurs ont manifesté leur joie et qualifient le tirage au sort d'une aubaine.