Ils veulent sa tête. Les résultats enregistrés depuis sa venue en fin 2012 en Côte d'Ivoire ne valent rien. La qualification n'intéresse ni les médias ni une partie des supporters. La tête de Sabri Lamouchi est toujours réclamée. Alors, va-t-il lâcher ? Partira-t-il aussi vite que cette catégorie de personnes le souhaitent ? Une situation qui l'énerve et le fragilise à la fois. «La Côte d'Ivoire même qualifiée pour la troisième fois consécutive à une Coupe du monde.» Il s'explique dans une courte interview accordée à Jeune Afrique, le problème n'est pas d'hier, il traîne ses sabots depuis son arrivée fin mai 2012 où des critiques commençaient à prendre racine dans les coulisses des médias, «des critiques liées à mon inexpérience. Je les avais comprises, sachant que ma mission était de qualifier la Côte d'Ivoire pour la Coupe du monde. Cet objectif a été atteint, sans concéder la moindre défaite (5 victoires, 3 nuls), et en éliminant des équipes comme le Maroc et le Sénégal.» Cela n'aura pas convaincu ce petit monde. «Il y a des gens qui souhaitent mon départ.» Est-ce un problème de personne ? «J'ai eu des échos en ce sens. Ce n'est pas forcément agréable à entendre», devrait-il déclarer. Dans ce tintamarre, un homme serait visé pas directement mais via Lamouchi en l'occurrence, le président de la Fédération Sidy Diallo avec qui, il entretient d'excellentes relations. La preuve, avouera-t-il, j'évolue dans un cadre serein et les résultats l'attestent. «En Côte d'Ivoire, j'ai compris que la sélection n'était pas seulement un enjeu sportif.» Il ne développera pas le reste, il préfère s'occuper de la préparation de son équipe. «Ce qui m'intéresse, c'est le terrain. «M. Diallo et moi avons une relation très franche. Je sais que je peux compter sur lui. Il fait en sorte que la sélection évolue dans les meilleures conditions possibles.» Que reprochent-ils à Sabri ? La question est posée mais la réponse reste accrochée à des nuages de doute. Une question semble se coller à l'une des critiques, à savoir le salaire, qui n'est pas de 200 000 euros par mois, comme certaines personnes l'assurent, il est de 60 000 euros. «Depuis des années, on parle d'une génération dorée en Côte d'Ivoire. Mais elle n'a jamais rien gagné, et il y a eu avant moi des sélectionneurs très expérimentés, comme Henri Michel ou Vahid Halilhodzic, qui ont beaucoup souffert. C'est bien qu'il y a un problème quelque part. En ce qui concerne le jeu, bien sûr qu'il arrive à l'équipe de ne pas très bien jouer. Notre jeu doit être plus équilibré. C'est vrai que nous avons été éliminés en quart de finale de la CAN-2013 par le Nigeria (1-2), et ce fut une grosse déception.» L'autre réserve des médias est l'élimination des meilleurs joueurs au détriment de nouveaux non connus en l'occurrence, Sio, Aurier, L. Traoré et Dié, alors que des joueurs plus expérimentés, tels Eboué, A. Koné n'ont plus été appelés depuis plusieurs mois... Sur ce point, Lamouchi n'ira pas par mille chemins : «La porte de la sélection n'est fermée à personne. Il fallait procéder à un rajeunissement pour préparer l'avenir. Les nouveaux ont vite trouvé leur place. Mais sans tout bouleverser, car nous avons besoin de tout le monde. Il y a de très grands joueurs dans cette sélection. Je regarde ce groupe vivre ensemble, et cela se passe bien.» Au Mondial, son premier objectif sera de passer le premier tour, ce que la Côte d'Ivoire n'a jamais réussi à faire, ni en 2006, ni en 2010. Pour le Brésil, il annonce qu'il affrontera la Belgique le 5 mars prochain à Bruxelles, «sauf si le tirage au sort de la phase finale nous place dans le même groupe... Je vais ensuite organiser deux stages en mai et juin, le premier aura lieu en Europe. Nous étudions plusieurs options en France, Autriche, Suisse et en Allemagne. Puis un autre, pas très loin du Brésil. Et durant ces deux stages, nous disputerons deux ou trois matchs amicaux, que nous choisirons en fonction de nos adversaires du premier tour...» En attendant, Sabri Lamouchi ne fait pas encore mouche avec les médias.
