Dans une conférence de presse, organisée, hier à Alger, par le Comité de défense des libertés syndicales (CDLS), Mme Horria Saihi, journaliste et réalisatrice à Canal Algérie, et syndicaliste de l'ENTV lors de la décennie noire en Algérie, nous a expliqué son parcours syndical fait d'embûches. L'intéressée a introduit une plainte auprès de la justice et obtenu une décision ordonnant sa réintégration à son poste d'origine, mais l'ENTV refuse de l'appliquer. «Victime d'un licenciement abusif sans avoir été saisie par une quelconque décision de l'ENTV, la justice m'a rétablie dans mes droits, obligeant mon employeur à me réintégrer avec une indemnisation civile», nous a-t-elle expliqué. Aujourd'hui, elle se bat encore contre un déni de droit. «Après 13 années de batailles ponctuées de promesses et de tergiversations, c'est finalement la justice qui a tranché en ma faveur, qualifié mon licenciement d'abusif et exigé ma réintégration. Malgré cette injonction, l'actuelle ENTV campe sur ses positions», renchérit-elle. La consœur a réalisé divers documentaires, magasines, émissions de plateau et reportages dont «Tahia El-Djazaïr» en 1995, un reportage de 26 minutes qui montre la résistance pacifique et armée des populations dans les régions de Jijel, le fief des terroristes intégristes. Horria a reçu le prix spécial du jury Algérie-1997 pour ce film et d'autres distinctions. «L'ENTV refuse ma réintégration sans aucune justification, ce qui m'oblige à revenir devant les tribunaux conformément à l'article 73 de la loi 90-11 qui régit les relations de travail», s'insurge-t-elle. Mme Horria Saihi se demande comment peut-on s'acharner sur une travailleuse qui a servi avec professionnalisme et dévouement son entreprise et une résistance qui a prouvé avec sincérité son attachement au pays ? La consoeur prend à témoin l'opinion publique et se dit déterminée à ne ménager aucun effort ni moyens légaux pour recouvrer ses droits.