Les travailleurs de l'Erenav unité de Béjaïa, en grève depuis plus de deux mois, ont observé hier un sit-in devant le ministère de tutelle à Alger en guise de protestation contre «les licenciements abusifs de leurs représentants syndicaux, déniant ainsi le droit à l'exercice syndical». Plus d'une centaine de travailleurs ont ainsi manifesté leur solidarité à leurs collègues licenciés «abusivement» par le P-DG de l'unité de Béjaïa, réclamant toutefois une prise en charge efficiente de leur plateforme de revendications. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, il est déclaré que cette action de protestation intervient après que les travailleurs n'aient pas trouvé un terrain d'entente avec leurs responsables hiérarchiques. Les signataires du communiqué précisent qu'à l'initiative de la fédération des Transports, une réunion s'est tenue le 17 janvier 2013 au siège de la SGP-Gestramar en présence des instances syndicales de Béjaïa d'une part, des responsables de la SGP et de l'entreprise Erenav de l'autre, afin d'ouvrir une perspective d'avenir à l'entreprise. Cette rencontre a été malheureusement non fructueuse, puisque «malgré la disponibilité des représentants des travailleurs à l'apaisement et à la sortie de crise, la direction générale a opté pour le pourrissement en mettant en avant aux travailleurs le déni au droit à l'exercice syndical». Les grévistes dénoncent, en effet, le licenciement abusif de trois syndicalistes signé par le P-DG de l'entreprise 8 mois après la reprise de travail suite à la grève des 23 jours du mois d'avril 2012. Les travailleurs qui s'indignent estiment que «ce processus de pourrissement est inquiétant». Contacté hier, Sofiane Aya, représentant des travailleurs, a fait savoir qu'une délégation de la corporation a été reçue par le secrétaire général du ministère qui a promis de présenter leurs doléances au ministre. Il s'agit entre autres de la réhabilitation des représentants syndicaux sans condition, de la réintégration de tous les travailleurs, du respect du droit syndical, ainsi que de l'arrêt et du retrait des plaintes judiciaires à l'encontre de tous les travailleurs poursuivis en justice. M. Aya a ajouté que la grève se poursuivra tant que les revendications de la corporation ne sont pas prises en charge.