Annoncé à 14h, le candidat à la présidentielle Ali Benflis n'est arrivé à Bouira qu'à 17h, soit un retard de trois heures qui n'a pas découragé ses partisans de l'attendre et écouter son discours électoral. D'emblée, Benflis fera un des constats des plus amers sur la situation prévalant en Algérie. Il dira que l'Algérie est triste, en larmes et souffre énormément. Il dira que 25 ans de crise multidimensionnelle ça suffit et appellera le peuple algérien à partir de Bouira à se joindre à sa démarche pour sauver l'Algérie et la mener vers un lendemain meilleur. Une citoyenneté à deux vitesses, poursuit-il, c'est aberrant et inacceptable, une crise économique ou une bonne partie des Algériens est exclue de toute activité politique, une crise économique caractérisée par une mauvaise gestion, une lapidation des biens public sans scrupules ni aucun effort, en comptant sur les hydrocarbures des deux Hassi (Hassi Messaoud et Hassi R'mel). Interrompu à plusieurs reprises par des youyous et autres expressions de revendications, Benflis invitera les Algériens à l'aider pour mettre un terme au règne de ce pouvoir «pourri» qui a conduit le pays vers l'impasse, au point de devenir la risée des autres pays. Il plaidera pour un changement pacifique tout en comptant sur les jeunes cadres et les élites, et de clamer que l'Algérie appartient à tous les Algériens et non à un groupe d'intérêt. A ceux qui sèment la division et qui à chaque fois qu'une région du pays se soulève pour réclamer d'avantage de droit, de justice, de démocratie, de travail, etc. de brandir la carte de la main de l'étranger, «je dirai d'où sont venus les Amirouche, Krim Belkacem, Hocine Ait Ahmed, etc.», s'exclamera-t-il, Il ne faut en aucun cas laisser l'Algérie otage de ses gens-là qui ont démocratisé la «rachoua». «Au cas où je serais élu président, poursuit-il sous l'ovation du public, je promets plus de justice et de démocratie, plus de prérogatives aux juges, de libérer la presse publique (écrite et audiovisuelle), plus de souplesse concernant le code de l'information, donner plus de droits aux personnes aux besoins spécifiques, une citoyenneté entière, leur assurer une prise en charge scolaire, une pension conséquente qui leur permet de vivre dignement, ainsi que d'autres avantages pour qu'ils puissent vivre comme les autres citoyens.» Il promet aussi aux gardes communaux, patriotes et à tous ceux qui se sont sacrifiés pour que l'Algérie ne sombre pas dans le chaos, de tout faire pour voir avec les parties concernées afin de régler définitivement le problème. Au terme de son intervention, Benflis appelle à plus de mobilisation et à un vote massif.