Par faute de programme politique fiable, certains candidats et leurs représentants ne trouvent aucune difficulté pour promettre aux citoyens «monts et merveilles» aux cours de la campagne électorale. Pourtant les auteurs de ces promesses savent bel et bien qu'ils ne sont pas en mesure de tenir leurs engagements et que leurs paroles n'étaient que du «trompe-l'œil». Ces fausses promesses deviennent des revendications citoyennes et leurs auteurs une fois au pouvoir ne pourraient pas les tenir. Le cas ne se pose pas pour les candidats dont les chances sont très minimes d'arriver au pouvoir, pour ne pas dire qu'ils sont déjà éliminés avant même le début de la campagne électorale. Les promesses de ces derniers n'intéressent pas beaucoup les électeurs et ce, même s'ils annonçaient qu'ils sont en mesure de reconvertir l'Algérie en un futur «Eldorado». Même les déclarations d'Ali Benflis au sujet d'un éventuel retour de l'ex-FIS dissous n'ont pas beaucoup intéressé les citoyens qui savent que cela ne pourrait jamais se réaliser. Ce n'est pas malheureusement le cas pour les représentants d'Abdelaziz Bouteflika, le candidat favori de ces élections. Après le 17 avril, ils seront mis devant le fait accompli par les citoyens et obligés à mettre en application les promesses tenues lors de la campagne. Nous nous interrogeons comment Abdelmalek Sellal pourrait convaincre le président de la République à ouvrir le dossier du nouveau découpage administratif, une véritable «bombe» à retardement pour le pays. Lors de son déplacement dans la daïra d'El-Eulma (Sétif), M. Sellal a affirmé que Bouteflika s'est engagé à procéder à un nouveau découpage administratif, devenu selon lui une nécessité absolue exigée par de nombreux facteurs. L'erreur fatale de M. Sellal est d'avoir déjà les noms de villes qui sont susceptibles d'être promues au rang de wilaya. Le directeur de campagne d'Abdelaziz Bouteflika a cité, à titre d'exemple, El-Eulma (Sétif), In Salah (Tamanrasset), El-Ménéa (Ghardaïa) et Touggourt (Ouargla). Dans la mesure où ces villes seront promues au grade de wilaya, que peut répondre Abdelmalek Sellal aux citoyens des dizaines de communes, villages et daïras qui réclament également le titre de «wilaya». Nous pouvons citer la ville d'Aïn Beida, distante d'une vingtaine de la wilaya d'Oum El-Bouaghi, et de M'toussa et de Chéchar dont la distance ne dépasse pas les 50 km du chef-lieu de la wilaya de Khenchela. Dans le passé, le dossier du nouveau découpage a refait surface ce qui a permis à plus de 90 villes à déposer des dossiers au niveau du ministère de l'Intérieur en vue d'être classé au rang de wilaya. Le nombre est deux fois plus élevé pour les communes qui voulaient se reconvertir en daïra. Bien avant même que le projet ne soit étudié par le gouvernement, certaines parties qui voulaient à tout prix mettre le feu aux poudres ont fait circuler des fausses informations, allant jusqu'à annoncer le nom des futures wilayas et daïras. Des rumeurs les plus folles ont circulé à travers l'ensemble du territoire national. Les félicitations «mabrouk alikoum wilaya » ont fait le tour du pays. Pour tenter d'authentifier sa source, chacun jure à sa manière, allant jusqu'à inventer que c'est le général X ou de hauts fonctionnaires de l'Etat qui lui auraient donné l'information. «Je vous jure que le dossier se trouve sur le bureau du président de la République et que notre ville a été élevé au rang de wilaya», disent-ils. La «bombe» fut désactivée à temps à temps par Abdelaziz Bouteflika qui a décidé d'enterrer ce dossier en raison de sa dangerosité. En réalité, le principe veut que le découpage administratif devrait s'effectuer avec des critères bien définis, entre autres, la démographie, l'éloignement et surtout le volet financier. En raison de la crise économique mondiale, plusieurs pays dans le monde ont réduit les dépenses publiques en diminuant le nombre de leurs représentations diplomatiques et en réduisant les régions et les départements. En somme, les fausses promesses pourraient engendrer des conséquences graves, surtout lorsque leurs auteurs ne sont pas en mesure de les tenir.