L'Association «En'Nakous» pour le Théâtre et le Cinéma (Laghouat), et la troupe «Inemlayen» d'Amizour (Béjaïa), ont marqué mardi de leur participation le troisième jour de compétition du 47e Festival national du Théâtre amateur de Mostaganem. Le public du Centre culturel Ould Abderrahmane Kaki était au rendez-vous pour apprécier le travail des deux troupes , «Aâwil Ez'Zaman el Mahzoum» de Laghouat d'abord, a été conçu dans le registre du théâtre expérimental, proposant une vision rentable de la vie à travers une exploitation conséquente du temps. Près d'une heure d'un spectacle épique, dans l'univers des morts, quatre comédiens macabres et une femme, - présente sans texte et représentant la vie - animent ainsi un débat d'idées sur l'existence, et la nécessité d'en utiliser les moments à bon escient. Rendue en arabe classique, «Aâwil Ez'Zaman el Mahzoum», troisième production de la troupe, mise en scène par Rahmoune Brahim sur un texte du Syrien Ismaïl Khalaf, a usé de comparaisons entre la loyauté et la trahison, la guerre et la paix, l'opprimé et l'oppresseur le droit et le non droit. Fondée en 2009, l'Association En'Nakous pour le Théâtre et le Cinéma compte à son actif, outre «Aâwil Ez'Zaman El Mahzoum», deux pièces : «Sada Essamt» (2011) et «El Halwassa» (2014). Rendu en Tamazight, «Tikhelouit n'Chitane» de Béjaïa, deuxième spectacle de la journée, d'une durée de 70 mn, traite la réalité sociopolitique des Algériens dans un microcosme où les principaux antagonistes étaient représentés. Ecrit et mis en scène par Kamel Dahmani qui s'est inspiré du «Cabinet noir» de Mourad Meddour, le spectacle campe différentes philosophies de vies qui s'affrontent pour régner, au moment où une machine symbolisant le fonctionnement des institutions et leur pérennité tombe en panne, mobilisant les six personnages à sa remise en marche. Choisissant délibérément de représenter la femme par un mannequin, le metteur en scène a voulu alerter sur la vision réductrice et rétrograde portée encore sur elle. Au fur et à mesure que la trame évoluait, l'idée de réparation de la machine renvoyait aux alternatives nécessaires à un règlement définitif des différents problèmes restés en suspens faute d'une bonne volonté à s'unir autour de l'essentiel, les personnages. Les divergences étaient telles que l'idée d'une entente entre les antagonistes devenait de plus en plus impossible. Monté en 2013, le spectacle «Tikhelouit n'Chitane» a été doté de l'essentiel des clés dramaturgiques pour permettre l'adhésion du public et un accès au sujet. Il a obtenu plusieurs distinctions locales. Les deux spectacles, bien que dans deux registres différents, ont plu au public grâce à l'énergie des comédiens qui ont occupé tous les espaces de la scène. Le 47e Festival national du Théâtre amateur de Mostaganem, inauguré le 24 mai dernier, se poursuit avec l'entrée en compétition mercredi de l'Association Mustapha Kateb de Stidia (Mostaganem) avec un spectacle intitulé «305».