Les militants du FLN concernés par des mesures disciplinaires ne seront pas autorisés à prendre part aux travaux du comité central du parti, prévu aujourd'hui à Alger. Abderahmane Belayat, qui a menacé récemment de modifier l'ordre du jour du comité central en incluant «l'élection d'un nouveau secrétaire général du parti», ne pourra pas prendre part aux travaux de la session. La raison ? La commission de discipline devant statuer sur son cas au même titre que sept autres membres du CC n'a pas encore rendu son verdict : «Tant que la commission de discipline n'a pas rendu son verdict pour les huit militants concernés par des mesures disciplinaires, ils ne pourront pas participer au comité et ce, conformément aux textes du parti», explique un membre de la direction du parti. Il faut dire que le retard dans le verdict s'explique essentiellement par le refus du groupe de Belayat de répondre aux convocations de la commission de discipline présidée par Omar Ouzani. «Il n'y a eu que trois parmi les huit concernés qui ont accepté de répondre aux questions des membres de la commission de discipline. Les autres ne l'ont pas fait, ce qui signifie que leur cas reste en suspens », note notre source qui précise que la commission de discipline tranchera leur cas à l'issue de la session du comité central. Abderrahmane Belayat et son groupe se résigneront-ils pour autant ? Une chose est sûre : selon les organisateurs de la rencontre d'aujourd'hui, un important dispositif sera déployé, dissuasif pour «toute personne non conviée au comité central». «Il faut être du ment invité pour prendre part au CC et le service d'ordre sera intransigeant sur cette question pour garantir le bon déroulement de la session», ajoute notre source. Kassa Aïssi : «L'avenir du parti se joue à l'Aurassi» Les membres de l'instance exécutive de la direction unifiée du FLN sont réunis hier, pour mettre les dernières retouches au dispositif mis en place pour la «bonne tenue de la session ordinaire du comité central» aujourd'hui à l'hôtel El-Aurassi, à Alger. «Nous sommes en train d'intensifier les concertations pour créer un climat favorable à la réussite de la session d'aujourd'hui. Une session déterminante pour l'avenir de notre parti, qui permettra de résoudre définitivement la crise de légitimité en procédant à l'élection d'un secrétaire général pour le parti», affirme Kassa Aïssi, porte-parole des opposants à Amar Saïdani. «Nous allons accomplir toutes les procédures réglementaires afin de permettre aux membres du CC d'exercer leur pouvoir en toute quiétude et dans une ambiance plutôt sereine dans le but de remettre le parti sur les rails et d'en finir avec les divisions qui le fragilisent davantage, dans un contexte où le pays à plus besoin du FLN et de toutes ses forces», poursuit l'interlocuteur qui reconnaît que la tâche est ardue. Cela, d'autant plus que la direction contestée, à sa tête Saïdani, refuse d'inscrire dans son ordre du jour l'élection d'un secrétaire général. «Notre combat n'est pas vain. Notre souci est de préserver l'unité du FLN et de le faire sortir de cette grave crise de légitimité. La réunion de demain est une grande opportunité pour mettre à plat tous les différends en laissant le CC décider et choisir souverainement celui qui aura à diriger le parti jusqu'à la tenue du 10e congrès en 2015», soutient M. Aïssi pour qui il est «primordial» de sortir de cette situation pour mieux préparer les échéances futures. Selon lui, le point relatif à l'élection d'un secrétaire général sera soumis dès l'ouverture de la session à l'appréciation des membres du CC. Si ce dernier l'approuve, ce dont notre interlocuteur ne doute pas, il y aura donc le vote d'un SG. «Les candidatures seront ouvertes à tout le monde», assure- t-il. Autrement dit, Amar Saïdani pourra lui aussi se porter candidat. Et s'il obtient la majorité requise, il dirigera le parti tranquillement sans contestation, ajoute Kassa Aïssi qui l'invite, dans ce sillage, à se conformer au jeu démocratique. «Il ne cesse de parler d'un Etat civil, d'un Etat de droit. Eh bien, l'Etat de droit doit commencer au sein du comité central. Nous devons réunir toutes les conditions nécessaires pour que le CC exerce pleinement son pouvoir loin de toute pression ou chantage», insiste le porte-parole de l'instance exécutive présidée par le principal opposant à Saïdani, Abderrahmane Belayat. Kassa Aïssi se dit optimiste quant à la réussite de la session de demain, appelant ainsi tous les membres du CC à y participer. La crise au FLN sera-t-elle réglée lors de cette session ? Difficile de parier, surtout que du côté de la direction nationale contestée, on ne désarme pas. Au contraire. Amar Saïdani et ses compagnons sont à l'offensive depuis plusieurs jours. Saïdani est allé jusqu'à rencontrer l'un de ses pires ennemis, Abdelkrim Abada, pour le supplier d'enterrer la hache de guerre en contrepartie de l'intégration de certains membres de son groupe dans le bureau politique. C'est dire que la tâche du groupe de Belayat est très dure et que le retour de Belkhadem, voulu par ses soutiens, sera difficile.