Des fondamentalistes ont obligé les organisateurs du festival du rire d'annuler le spectacle programmé dans la journée du samedi à dimanche. A la suite des menaces émanant de plusieurs individus issus du courant islamiste, le wali aurait demandé aux organisateurs «d'éteindre les lumières» et de rentrer chez eux. Cela nous rappelle le début des années 1990 où ladite police islamique «chorta islamiya» a obligé l'annulation des scènes de théâtre et la fermeture des salles de cinéma. Quelques heures seulement avant cet événement, une dizaine de non-jeûneurs qui étaient sur l'esplanade de la direction de la culture ont été pris à partie par plusieurs jeûneurs. Les non-jeûneurs qui organisaient un sit-in sur la place pour réclamer la liberté de conscience ont été attaqués par plusieurs individus dont certains «barbus». Après avoir brûlé les banderoles des manifestants, une altercation s'en est suivie entre les deux camps. Moins nombreux que les assaillants, les non-jeûneurs ont été violemment tabassés. Des bâtons et des objets tranchants ont été utilisés par les agresseurs, obligeant les non-jeûneurs à fuir. Selon des témoins, les non-jeûneurs ont été poursuivis par leurs agresseurs dans les quartiers avoisinants. Certains ont trouvé refuge dans des magasins alors qu'un autre n'a pas trouvé autre que de pénétrer dans une entreprise, ont indiqué les mêmes témoins. Profitant de cet incident, plusieurs individus, la majorité des militants et des sympathisants des mouvements islamistes, se sont permis d'aller directement demander aux organisateurs du Festival du rire d'annuler définitivement la tenue des spectacles sur l'esplanade de la maison de culture. Ne trouvant pas d'argument valable pour justifier leur acte, la poignée d'individus ont fait savoir aux organisateurs que les fidèles qui accomplissaient la prière des «tarawihs» dans une mosquée limitrophe auraient été importunés par le spectacle. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons pris attache avec les organisateurs du spectacle qui ont indiqué ce qui suit : «L'argument présenté par les individus en question est complètement faux. Le spectacle ne commence pas très tôt, à la demande de plusieurs familles qui ont émis le vœu qu'il soit organisé à partir 23h, afin qu'elles puissent assister aux représentations après la prière». Ces derniers ont ajouté que depuis quatre ans, le comité des fêtes organise de festival sans connaître aucun problème ou incident. Malgré l'intervention de plusieurs imams et du directeur de wilaya des affaires religieuses, les individus qui ont joué le même rôle que celui de ladite «chorta islamiya» des années 1990 ont obligé l'annulation du spectacle. Selon les organisateurs, deux policiers se sont présentés sur les lieux, demandant l'annulation du spectacle de la nuit et d'attendre les suites de cette affaire. Cet état de fait n'a pas été apprécié par plusieurs familles qui ont dénoncé en même temps les auteurs de la décision officielle de l'annulation du spectacle. « On se demande où est l'autorité de l'Etat, dans le cas où les responsables cèdent aux chantages aux menaces et à la force d'une poignée d'intégristes» ont conclu nos interlocuteurs.