Ils étaient à peine une cinquantaine avant qu'Ali Belhadj et Abdelfattah Hamadache Zeraoui, le chef de file du mouvement Sahwa, connu pour sa tendance salafiste, n'arrivent sur les lieux. La place de l'Olivier, située en face du commissariat central et de la cour de justice de Tizi Ouzou, vient de vivre, pour le second Ramadhan consécutif, le même scénario fait de bras de fer entre les non-jeûneurs qui, à travers un déjeuner public, réclament "le respect de la liberté de culte et de conscience" et les jeûneurs qui, dans une logique du tac au tac, investissent le même espace pour faire valoir l'islamité de la Kabylie. En effet, avant-hier encore, un groupe d'une centaine de jeûneurs a organisé une rupture de jeûne et une prière collective sur cette place où la veille, jeudi, plusieurs dizaines de personnes avaient pris part à un rassemblement-déjeuner initié par le collectif Chacun pour soi et qui réclame le respect du droit de la non-observance du jeûne. Il était 18h, avant-hier, vendredi, lorsque les premiers groupes de personnes commençaient à converger vers la place de l'Olivier. Le mot a été donné discrètement dans toutes les mosquées de la ville de Tizi Ouzou lors de la prière du vendredi. Peu de monde a, toutefois, répondu à cet appel lancé à peine 48h après la déclaration du ministre des Affaires religieuses qui avait expliqué que le jeûne est une affaire privée. Plusieurs imams de la ville auraient également, dit-on, recommandé aux fidèles de ne pas participer à cette action qui ne ferait qu'attiser les tensions. Ils étaient à peine une cinquantaine avant qu'Ali Belhadj et Abdelfattah Hamadache Zeraoui, le chef de file du mouvement Sahwa, connu pour sa tendance salafiste, n'arrivent sur les lieux, accompagnés par un groupe de personnes à la barbe bien fournie et en kamis. À peine arrivées, les deux figures de proue islamistes ont pris la tête de la foule qui s'apprêtait à accomplir la prière collective. Plusieurs personnes venues initialement prendre part à cette action ont préféré quitter les lieux discrètement à l'arrivée de l'ancien dirigeant de l'ex-FIS. Contrairement à l'année précédente, aucun dispositif policier n'a été déployé sur cette esplanade que les jeûneurs ont, tout comme les non-jeûneurs la veille, quitté dans le calme avec le sentiment d'avoir accompli le devoir de riposter à ceux qui ne réclament, en fait, que l'application sur le terrain de ce qui est déjà consacré par la Constitution. S L Nom Adresse email