Sous le commandement d'Ali Belhadj et Ali Djeddi, des milliers d'islamistes dont la majorité est issue des militants de l'ex-Front islamique du salut dissous (FIS) ont tenté d'investir l'aéroport Houari-Boumediene à Alger. L'intervention des forces de sécurité a évité l'irréparable en repoussant la foule avant de bloquer les routes menant vers l'aéroport. Ce n'est pas par hasard qu'Ali Belhadj et Ali Djeddi ont décidé de changer de mosquée pour accomplir la prière du vendredi. Au lieu de la mosquée Al Bakoune Ala Al Ahd (Kouba), l'ex-Lieutenant d'Abassi Madani a donné rendez-vous à ses acolytes à la mosquée (Abu Hanifa Anaamane). La mosquée est située à Al Magharia, dépendant administrativement de la daïra de Hussein dey. La mosquée était déjà pleine à craquer quand Ali Belhadj, ses gardes- corps et accompagné de plusieurs de ses acolytes sont arrivés à la mosquée Abu Hanifa Anaamane à Al-Magharia. Comme à ses habitudes, l'ex-n°2 de l'ex-FIS a pris la parole après la prière de vendredi indiquant qu'ils allaient sortir pour organiser une marche pour soutenir les Palestiniens de Ghaza. Au cours d'un briefing tenu au niveau de la mosquée, Ali Belhadj, accompagné d'Ali Djeddi, a tiré à boulets rouges sur le pouvoir en place l'accusant de traître et d'avoir vendu les pays arabes aux Américains et aux juifs. «Le plus grand pays qui a trahi les musulmans, c'est l'Arabie Saoudite», a lancé Ali Belhadj. Ce dernier a ajouté, je cite : «C'est vers l'aéroport que nous allons nous diriger et non pas à la place du 1er Mai. Nous allons leur demander deux choses, soit qu'ils envoient les forces armées à Ghaza, soit qu'ils mettent à notre disposition des avions comme ils l'avaient fait à Oum Dermane au Soudan». A ce même sujet, l'ex-vice président du FIS dissous a fait savoir que l'Etat devrait réquisitionner les avions pour les Algériens pour leur permettre de regagner les pays limitrophes à la Palestine. «Nous sommes prêts à mourir en martyrs pour Ghaza et pour la mosquée d'Al Qods», a indiqué Ali Belhadj. Le n°2 de l'ex-Fis a été interrompu par un tonnerre d'applaudissements suivi de «Allah ou Akbar». «Je vous demande de me laisser en tête de la marche», a répété Ali Belhadj. Avant de quitter la mosquée, les islamistes ont commencé à scander le fameux slogan du FIS à savoir : «La Ilaha Ila Allah, Mohamed Rassoul Allah, Aleyha Nahya, Wa Aliha Namoute, wa fi sabiliha Noujahid, wAliyha Nalka Allah. Même si les les forces de l'odre avaient encerclé la mosquée, les milliers d'islamistes ont réussi à marcher, utilisant de temps à autres des ruelles pour arriver sur l'autoroute, menant vers l'aéroport. Au niveau de Bab Ezzouar, les forces de police ont réussi à stopper la marche où plusieurs militants islamistes ont été appréhendés. Ali Belhadj a décidé alors de mettre fin à la marche et ce, en prenant encore une fois la parole, dénonçant l'intervention des forces anti-émeutes. Ali Belhadj et consorts savent très bien qu'ils ne peuvent aller nulle part. Même s'ils arriveront à Ghaza, ils seront écrasés comme des mouches. L'ex-vice président du FIS dissous doit savoir également que le temps de la guerre avec des épées et des flèches est révolue. Maintenant, la place est à la technologie et que ce «savoir» ne pourrait pas être utilisé par la catégorie d'Ali Belhadj. En somme, les forces de sécurité ont réussi pour la énième fois à rétablir l'ordre, mais jusqu'à quand ?