L'assurance «Takaful» ou tout simplement l'assurance islamique. Un concept qui se différencie de l'assurance conventionnelle en suivant les règles de la Chari'a musulmane évitant ainsi tout soupçon d'interdits tel que la «Riba». Elle a été créée pour la première fois en 1979 au Soudan, pour ensuite s'étendre un peu partout dans le monde. En Algérie, l'assurance «Takaful» n'existe qu'à travers Salama Assurances Algérie, face à une majorité d'assurances conventionnelles qui dominent le marché. Pour mieux comprendre le Takaful, Salama Assurances Algérie a organisé, hier au niveau de la direction générale à Alger, une rencontre-débat avec les médias, animée par le directeur général, Abdelhakim Hadjou. Ce dernier a assuré que le service offert par l'assurance Takaful est le même proposé par l'assurance traditionnelle. «La différence, souligne-t-il, réside dans le système de gouvernance.» Et cela veut dire, a-t-il expliqué, que le «Takaful» repose sur des principes bien déterminés notamment, une organisation particulière de l'entreprise en adoptant comme conseillers et superviseurs à la fois, des spécialistes de la Chari'a musulmane. Une assurance islamique est aussi dotée de deux fonds séparés ; le premier est propre aux participants tandis que l'autre fond est réservé pour les capitaux. Toutefois, il est tout à fait prévu de soutenir le premier fond par le deuxième dans le cas de déficit. Quant au principe le plus important et le plus évident est celui d'éviter la «Riba» (le taux d'intérêt). Pour ce faire, Abdelahakim Hadjou a noté que les fonds sont déposés dans les banques islamiques existantes en Algérie afin de financer des projets d'investissement. Cela permettra, a-t-il ajouté, de fructifier les fonds grâce à des «Ribh» (bénifices) variables au lieu d'un taux d'intérêt «riba», qui par contre, lui, est fixe et déterminé à l'avance. Cependant, la réglementation algérienne est très exigeante en ce qui concerne la gestion des fonds et leurs flux. Cela réduit les choix d'investissement pour les banques islamiques qui optent par exemple à investir dans la création des entreprises ou dans le commerce international. En revanche, ceci n'a pas empêché Salama Assurances de grandir et d'évoluer dans le marché algérien. Le DG a souligné que, bien au contraire, sa compagnie a enregistré en 2013 un taux d'évolution de 24%. Sa part de marché a été de 2,5% il y a cinq ans ; elle est aujourd'hui de 4,5% avec 500 000 clients et plus de quatre milliards de dinars de chiffre d'affaires. Dans ce marché prometteur, Salama Assurance Algérie prévoit le lancement d'une assurance-vie avant la fin de l'année en cours, et ce, en s'associant à un partenaire algérien conformément à la règle 49/51%.