Confronté à l'afflux de plus d'un million de réfugiés syriens, le Liban a quasiment fermé sa frontière. Le ministre des Affaires sociales Rachid Derbas a déclaré : «Le Liban ne reçoit plus officiellement les déplacés syriens», les seules exceptions concernent «les cas humanitaires». «Nous avons informé l'Agence de l'ONU chargée des réfugiés (HCR) que nous n'avons plus la capacité de recevoir des déplacés», a-t-il ajouté. La représentante au Liban du HCR Ninette Kelley a confirmé ces restrictions. Certains Syriens entrent encore au Liban sur des «critères humanitaires», a-t-elle ajouté. Mais le gouvernement n'a jamais annoncé quels étaient ces critères, et n'en a pas non plus fait part au HCR. Selon Mme Kelley, les restrictions d'entrée ont commencé à être appliquées d'abord au Liban-nord en août, puis ont été étendues en septembre au principal point de passage, celui de Masnaa, dans la Bekaa. Mais des Syriens empruntent des points de passage clandestins sur cette frontière poreuse. Trois millions de Syriens en exil Le Liban accueille plus de 1,1 million de Syriens, un fardeau énorme pour ce pays de 4 millions d'habitants aux équilibres confessionnels fragiles. Plusieurs politiciens libanais ont mis en garde sur l'impossibilité pour le pays de supporter cette charge et avaient déjà appelé à la fermeture des frontières après des incidents. En août, suite à une incursion à Aarsal de djihadistes venus de Syrie, des combats avec l'armée avaient fait des dizaines de morts. Le HCR a appelé à plusieurs reprises la communauté internationale à aider de manière plus effective le Liban et à ouvrir plus largement leurs frontières.