«La lutte contre le sida en Algérie reste, après l'apparition du premier cas en 1985, une priorité nationale. Elle a fait, depuis 1989, l'objet de plans de lutte successifs à court, moyen et long termes qui ont permis d'enregistrer des progrès indéniables», a indiqué, hier, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, lors de la réunion de haut niveau des femmes leaders du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord en matière de lutte contre le Sida. Cette lutte s'est caractérisée par un engagement maintes fois à l'échelle nationale et internationale au plus haut niveau de l'Etat. C'est ainsi que la riposte contre le sida s'inscrit, avec le plan national stratégique (PNS) 2013-2015, résolument dans le cadre des objectifs et engagements définis dans la déclaration politique de l'ONU sur le VIH/sida de juin 2011, «intensifier nos efforts pour éliminer le VIH» ratifiée par l'Algérie et l'ensemble des Etats membres. Toutefois, le premier responsable du secteur de la santé, qui a lancé officiellement l'ouverture de cette réunion, a souligné que «l'Algérie, grâce à une riposte nationale multisectorielle, a accompli des progrès indéniables qui ont permis que l'épidémie soit, toujours, peu active dans la population générale avec une faible prévalence (0.1%) avec toutefois, une concentration dans les groupes à haut risque d'infection IST/Sida. Selon les données du laboratoire national de référence du sida, la cible nationale qui est de stabiliser le nombre de nouveaux diagnostics à moins de 1000/an a été atteinte. Il ressort en effet, depuis la notification du premier cas de sida en 1985, une stabilisation du nombre de nouveaux cas d'infection à VIH, puisque ces dernières années, entre 700 à 800 cas sont notifiés par an. Ces chiffres traduisent la tendance vers une stabilisation de l'épidémie. Le ministre de la Santé a, également, déclaré qu'au plan politique, l'engagement exprimé au plus haut niveau et régulièrement réaffirmé s'est traduit par la mobilisation totale du gouvernement et de l'ensemble des intervenants notamment la société civile visant à faire reculer les IST/sida et qui a été axée, ces dernières années, essentiellement sur la mise en place du cadre de coordination multisectoriel selon «trois principes» par décret exécutif du Premier ministre, ainsi qu'à la mise en œuvre du plan national stratégique multisectoriel de lutte contre le VIH/sida. Par ailleurs, Abdelmalek Boudiaf a signalé qu'en matière d'amélioration de la qualité des traitements, des soins et du soutien, l'accent est mis est sur le renforcement de la prise en charge globale dans le cadre de l'accès universel basé sur la création de sept nouveaux centres de référence de prise en charge de l'infection VIH ; l'intensification des programmes d'éducation thérapeutique au côté des organisations non gouvernementales (ONG) thématiques ; la poursuite des actions de soutien aux PVIH telle les activités générales de revenus au profit des femmes et des filles vivant avec le VIH en vue de permettre leur autonomisation et favoriser la création d'un environnement favorable à la promotion des droits humains et de l'égalité des sexes. Pour sa part, la directrice régionale du bureau régional de l'Onusida pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Yamina Chakkar, a indiqué que l'objectif principal de cette réunion est de renforcer la plaidoyer politique pour la mise en œuvre de la stratégie arabe de lutte contre le sida et en particulier la réponse aux besoins et droits des femmes et des filles, et d'assurer la continuation de l'engagement politique afin de mettre fin à l'épidémie du sida dans la région. «Nous espérons que cette première rencontre permettra d'aboutir à un appel à l'action en faveur de la mise en œuvre de la stratégie arabe contre le sida, tout particulièrement ses objectifs relatifs à l'élimination des inégalités entre les sexes mais également nous espérons encourager l'engagement des femmes pour positionner l'objectif de mettre fin à l'épidémie du sida d'ici 2030 dans l'agenda de développement de l'après 2015», a-t-elle souligné. «Cette réunion de haut niveau est, également, l'occasion pour moi de souligner la qualité du partenariat que nous avons avec les agences des Nations unies en général, et de l'Onusida en particulier et ce, d'autant que nous développons en commun le projet de création d'un centre régional de recherche et de coopération sur le sida. Cette initiative vise à promouvoir la coopération sud-sud, à favoriser la recherche opérationnelle sur les défis régionaux, et à permettre la collecte et le partage des meilleures pratiques pour le plus grand bénéfice de nos populations», a conclu le ministre de la Santé.