Par le biais du Premier ministre Abdelmalek Sellal, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a appelé les chefs d'Etat de pays membres de l'association des producteurs de pétrole africains à s'unir pour faire face à la chute du prix de pétrole. Profitant de la tenue du sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, le chef de l'Etat a chargé le Premier ministre Abdelmalek Sellal de remettre des lettres aux chefs d'Etat des pays membres de l'association pays producteurs de pétrole (Appa). L'information a été donnée par le ministre délégué chargé des Affaires et maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui se trouve également à Addis-Abeba. Ce dernier a précisé que le président de la République a remis par l'intermédiaire de M. Sellal des lettres aux chefs d'Etat du Gabon, Angola, Congo, Guinée-équatoriale et du Nigeria. A ce même sujet, M. Abdelkader Messahel a ajouté que le président Abdelaziz Bouteflika a pris cette initiative pour permettre aux pays africains de se concerter et de coordonner leurs efforts devant la crise que connaît le marché pétrolier. «Le message du chef de l'Etat a porté également sur les efforts communs africains au niveau des différentes instances internationales chargées de ce dossier afin de permettre une stabilisation des prix du pétrole», a-t-il indiqué. Cette démarche prise par le chef de l'Etat est redevenue nécessaire après que les pays producteurs de pétrole n'ont pas trouvé un consensus leur permettant de réduire leur production. Après une chute libre, les prix du pétrole ont connu ces dernières 48 heures, une légère hausse avec plus de trois dollars à New York et à Londres. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a pris 3,71 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 48,24 dollars. Il s'agit de sa plus forte hausse quotidienne pour un contrat de référence depuis le 8 mars 2012. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a fini à 52,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 3,46 dollars par rapport à la clôture de mercredi. Après s'être contenté d'une petite hausse pendant la majorité de la séance, le cours du baril new-yorkais s'est envolé peu avant la clôture pour retrouver son niveau de la mi-janvier. Les cours du WTI avaient chuté mercredi à leur plus bas niveau en six ans, à 44,45 dollars, puis sont passés jeudi sous les 44 dollars avant de remonter, ce qui semble indiquer que l'on a atteint un plancher, a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group. Les fluctuations du prix du baril, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis juin, sont d'autant plus importantes qu'à l'approche de la fin du mois, des investisseurs, réajustant leurs portefeuilles, ont parié sur une remontée des cours à court terme et sont passés à l'achat, a-t-il expliqué. Plus en profondeur, le marché, inquiet d'une offre mondiale surabondante, a salué plusieurs éléments qui laissent entrevoir une baisse de la production américaine. Plusieurs groupes pétroliers annoncent des réductions d'investissements, a ainsi souligné Carl Larry de Frost & Sullivan. En somme, plusieurs groupes pétroliers ont annoncé des réductions d'investissements, ont indiqué Carl Larry de Frost et Sullivan. La major pétrolière américaine Chevron va notamment réduire de 5 milliards de dollars ses investissements, tandis que son compatriote ConocoPhillips a diminué les siens de 2 milliards.