L'armée syrienne s'est repositionnée dimanche autour d'Idleb après la conquête de cette grande ville par Al-Qaïda, qui pourrait en faire la «capitale» des territoires qu'il contrôle dans le nord-ouest de la Syrie. La capture d'Idleb samedi est un coup dur pour le régime de Bachar al-Assad, car il s'agit de la deuxième capitale provinciale du pays à lui échapper en quatre ans de conflit. Il avait déjà perdu Raqa, devenue la «capitale» de facto de l'autre organisation djihadiste, le groupe Etat islamique, responsable d'atrocités. La ville d'Idleb était calme dimanche après des raids aériens sporadiques de l'armée de l'air pendant la nuit, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une source de sécurité syrienne à Damas et les médias officiels syriens ont affirmé que les forces loyalistes «se repositionnaient à la périphérie d'Idleb pour pouvoir faire face aux bataillons terroristes (....) et être dans une meilleure position pour repousser leurs attaques». Le journal privé Al-Watan, proche du régime, a affirmé pour sa part que des troupes étaient parvenues «avec succès à se regrouper au sud de la ville». «Des renforts de l'armée ont été envoyés pour (...) reprendre le contrôle des zones restées vides après l'évacuation de la population vers des lieux sûrs», ajoute le quotidien, citant une source sur le terrain. Une coalition se faisant appeler «L'Armée de la conquête», menée par les combattants d'Al-Nosra et appuyés par d'influents groupes islamistes rebelles comme Ahrar el-Cham, a pris le contrôle de la ville après seulement cinq jours de combats qui ont fait plus de 170 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH. Ils ont proclamé leur victoire sur les réseaux sociaux, Al-Nosra publiant des photos de ses combattants et de son drapeau sur les bâtiments gouvernementaux. Le groupe djihadiste a également diffusé des vidéos de ses guerriers entrant dans la prison d'Idleb et découvrant des corps de détenus exécutés. Selon l'Observatoire, citant des rebelles, au moins 15 prisonniers ont été exécutés par les forces gouvernementales dans ce centre de détention des renseignements militaires. La capture de la ville a été saluée par de nombreuses composantes de l'opposition syrienne qui tente de renverser le régime depuis le début en 2011 de la révolte.