Le juge Marc Trévidic ne sera plus juge d'instruction au pôle antiterrorisme au tribunal de grande instance de Paris.Il a été muté au tribunal de grande instance de Lille où il exercera la fonction de vice-président. Le juge a expliqué cette situation à un journal français à qui il a déclaré qu'«une loi précise que personne ne peut rester plus de dix ans d'affilée dans une fonction spécialisée». Le juge Trévidic a été nommé juge d'instruction antiterroriste au mois de mai 2006. Il fallait qu'il quitte au mois de mai 2016, dernier délai dans l'exercice de cette fonction. Entre temps, son nom a figuré sur les tablettes des avancements dans la magistrature. Il a été affecté à Lille pour le poste de vice-président au tribunal de grande instance de Lille. Le fait qu'elle intervienne plusieurs mois avant le dernier délai de mai 2016 est secondaire. Le juge qui s'est occupé de l'affaire des moines de Tibhirine est apparu comme un juge «spectacle» multipliant les déclarations dans les médias au risque de se faire contredire par des arguments solides. Son comportement sur l'affaire des moines de Tibhirine malgré la coopération des autorités est apparu comme suspect aux yeux de l'opinion qui voyait la résurgence de «qui tue qui tue». Sa manière d'interpeller les autorités l'a fait ressembler plus à un «opposant politique» qu'à un juge chargé d'enquêter. Dans un entretien donné récemment à l'Obs, il essaie de situer la responsabilité de l'Occident dans le développement du terrorisme islamiste en déclarant : «L'aide des Etats-Unis au djihadisme international dans sa lutte contre l'empire soviétique en Afghanistan a beaucoup contribué à l'explosion de l'islamisme radical. Certes, il existait, mais jusque-là de manière confidentielle. Souvenez-vous de l'accueil que le président américain Ronald Reagan a réservé en 1984 à des chefs moudjahidine reçus à la Maison-Blanche, qu'il a qualifiés de "combattants de la liberté". Cela constituait un sacré pilier de la déraison.» Ainsi, selon le juge Marc Trédivic, les Etats-Unis portent seuls la responsabilité du développement du terrorisme. Aucun mot sur l'Arabie Saoudite ni sur les autres services occidentaux qui continuent jusqu'à présent d'aider et de manipuler les réseaux terroristes islamistes. Ni sur le Qatar bien évidemment...