L'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, célèbre la «Journée internationale du Jazz» avec Ray Lema «African-Jazz», le jeudi 30 avril 2015, à partir de 19h, à la salle Ibn Zeydoun. Le jazzman Ray Lema s'est déjà produit pour la première fois en Algérie en 2009 dans le cadre du Festival culturel panafricain. Ray Lema est né au Congo. À l'âge de 11 ans il rentre au petit séminaire des pères blancs. Il veut devenir prêtre mais le destin en décidera autrement. À leur arrivée, les enfants doivent passer des tests d'aptitude, on remarque vite les dispositions naturelles du jeune Lema pour la musique et un père belge décide de l'initier à l'orgue, puis au piano. Ses études de séminariste s'accompagnent dès lors des chants grégoriens, de Mozart et de Chopin. Il sert la messe pendant quelques années sur un orgue à soufflet « où il fallait pédaler dur ». Il a 14 ans quand le Congo Belge prend son indépendance et redevient juste le « Congo » de Patrice Lumumba, puis le « Zaïre » de Mobutu. Ray Lema quitte le séminaire et intègre plus tard l'Université de Kinshasa où il poursuit des études de chimie. Les pianos étant introuvables au Zaïre, Il apprend à jouer de la guitare et découvre les Beatles, Hendrix, Django Reinhard et les Jazzmen américains. Il quitte ensuite l'Université sur un coup de tête pour entrer comme guitariste dans le groupe d'une vedettekinoise, Gérard Kazembe. Il découvre alors les nuits de Kinshasa et croise les grands de la musique congolaise qui font à l'époque danser toute l'Afrique tels que entre autres Tabu Ley Rochereau, Kabassele. En 1974, Ray Lema est nommé Directeur Musical du Ballet National du Zaïre avec pour mission de recruter et diriger l'ensemble des musiciens traditionnels qui doit accompagner les danseurs du Ballet National, représentatifs de toute la diversité et la richesse du pays. Cette expérience changera sa vie et sa vision de la musique pour toujours. Il sillonne le pays dans toutes les directions, de la forêt Equatoriale au Kivu, du Bas Congo au Katanga en passant par les régions du Kasaï, à la recherche des maîtres musiciens du Congo. Ray Lema découvre ainsi la science et la magie des roues rythmiques traditionnelles. Il sera initié par les Anciens et deviendra Maître Tambour. Après un profond désaccord avec la Présidence de Mobutu, il répond à l'invitation de la Fondation Rockfeller en 1979 et part aux USA. Il ne retournera au Zaïre, devenu entre temps la République Démocratique du Congo, que 30 ans plus tard. Le départ pour les Etats-Unis marque également le début d'une brillante carrière internationale. Il s'établit finalement en France en 1982, où il réside depuis lors.Ray Lema se fait connaître dans le milieu de la World Musique des années 80 qui découvre alors les Musiques Africaines. Il réalise diverses collaborations qui enrichiront ses compositions et son univers musical : de Stewart Copeland (ex-batteur de Police) aux Voix Bulgares, en passant par les Tyour Gnaoua d'Essaouira et l'Orchestre de chambre en Suède, ou encore au Brésil avec le chanteur et compositeur Chico César et plus récemment en soliste invité de l'Orchestre Jazz Sinfônica de Sao Paula. Cette quête inlassable de l'Autre donne à Ray Lema un profil tout à fait inclassable. Il a publié une vingtaine d'albums, tous différents les uns des autres mais marqués cependant par un langage musical très personnel, témoins des rencontres de cet étonnant musicien-voyageur et éternel étudiant ainsi qu'il aime à se définir. Il a reçu plusieurs prix et distinctions pour l'ensemble de sa carrière, dont un Django d'Or et un Grand Prix Charles Cros de la musique 2013. Ray Lema compose régulièrement pour le cinéma et le théâtre. Il a établit au fil des ans une collaboration régulière avec Jean-Louis Martinelli pour lequel il signe la bande son de plusieurs pièces : Médée (Grand Prix de la Critique pour la Musique) , Ithaque, et « ne Nuit à la présidence ». L'enseignement musical en Afrique reste une de ses priorités, parrain et initiateur du projet de l'Université Musicale Africaine – UMA, Ray Lema se bat pour l'établissement d'une école panafricaine de Musique supérieure en Afrique. Il est aussi le porte-voix du projet l'Histoire Générale de l'Afrique de l'UNESCO dont le contenu simplifié devra servir de base pédagogique pour les écoles primaires et secondaires en Afrique. En concert, Ray Lema se produit en piano solo, en quintet, formation de son dernier album, le « VSNP-Very Special New production – (sorti en janv.2013 et récompensé d'un Grand Prix Charles Cros 2013), ou dans une formation de trio vocal avec Fredy Massamba et Ballou Canta, accompagné à la guitare acoustique par Rodrigo Viana, le Nzimbu Project (sortie album prévue février 2015) . Toujours ouvert à de nouvelles rencontres, on le retrouve partageant la scène avec des formations symphoniques telles que le Jazz Sinfônica de São Paulo (Brésil), l'Orchestre Universitaire de Brest (France), l'Orchestre Symphonique de Wuhan (Chine) ou en novembre 2014 avec l'Orchestre Symphonique de Salvador de Bahia sous la direction du Maestro Carlos Prazeres.