Sous le commandement d'Ali Belhadj, les militants et les sympathisants du Front islamique du salut (FIS) ont organisé une manifestation à Alger après la grande prière du vendredi. La marche a été bloquée quelques minutes seulement après son départ de la mosquée «Al Wafa Bi Al Ahd» à Kouba par les forces anti-émeutes. Comme nous l'avons pressenti (voir notre précédente édition), les audiovisuels militants du Front islamique du salut et plusieurs autres islamistes-salafistes ont profité des événements qui se déroulent sur l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa (Palestine) pour sortir une nouvelle fois dans la rue. Avant de défiler, le lieutenant d'Abassi Madani, Ali Belhadj a donné une allocution après la fin de la prière au niveau de la mosquée de Kouba, demandant à ses militants de marcher vers l'ambassade de la Palestine à Alger. «Nous allons manifester pour soutenir nos frères palestiniens qui affrontent les militaires Israéliens sur l'esplanade de la mosquée d'Al-Asa», a fait savoir Ali Belhadj. En dehors de la mosquée, les forces anti-émeutes, qui à chaque vendredi (depuis 2 ans) encerclent la mosquée «Al-Wafa Bi Al Ahd» à Kouba, ont reçu l'ordre de bloquer la marche au niveau de ce quartier. Prenant la parole une deuxième fois au milieu de la foule le n°2 du Front Islamique du salut a tiré à boulets rouges sur le gouvernement et en particulier sur les forces de sécurité. «Nous sommes sorti d'un « Etat de renseignement (DRS)», vers un Etat policier, plus pire que le premier», a déclaré Ali Belhadj. Ce dernier a même lancé des menaces, indiquant que lui et ses acolytes ne sont pas sortis dans la rue aujourd'hui pour affronter les forces de sécurité, et que si c'était le cas, ils l'auraient fait. L'intervention d'Ali Belhadj a été à plusieurs reprises interrompue par des cris habituels de l'ex-FIS «Allah Ou Akbar», Dieu est grand. Cette marche non autorisée du Front Islamique du salut dissous a donné également l'occasion à plusieurs familles ayant des membres islamistes en prison pour lever des pancartes, réclamant leur libération. Les diverses tentatives des partisans d'Ali Belhadj de contourner le «rideau» dressé par les forces de sécurité ont été vaines. Cet état de fait n'a pas été digéré par les «Fisistes» qui ont profité pour verser leur colère sur le pouvoir. Il est à signaler que durant toute la semaine qui a précédé cette marche, des médias écrits et des chaînes de télévision privées pro-islamistes ont tenté de «gonfler» les citoyens algériens par le biais d'une grande campagne menée tambour battant, en soutien aux Palestiniens.