Ce 20 septembre a été organisée sous l'assistance du Cnes, à la résidence de Djenane El-Mithak, sur les hauteurs de la baie d'Alger, une table ronde ayant réuni de hauts cadres de l'Etat sous le patronage du Premier ministre A. Sellal, des experts en économie, des ministres, des professeurs d'université, des sociologues, et des analystes de la société algérienne, tant nationaux, qu'étrangers. L'objet était d'ouvrir un débat en présence des organes de toute la presse nationale, sur les défis à relever de la résilience, autrement dit, relever le défi face aux retournements du marché international des hydrocarbures, qui s'est traduit pour les pays exportateurs de pétrole par une très importante chute de leurs revenus. Il fallait trouver les voies et moyens d'atténuer cet impact négatif pour notre économie nationale. La sortie de la crise actuelle ne sera pas aisée, étant donné que la baisse des prix sur le marché pétrolier ira en s'amplifiant, au moins pour les deux années à venir. Il fallait coûte que coûte trouver des solutions à ce phénomène nouveau de préjudice causé à nos prévisions de développement. Sortie de la crise financière, en fait ,ne relève pas uniquement des observations et des remèdes des spécialistes en économie, aussi pertinents soient-ils, pour inverser les tendances haussières ou baissières du marché pétrolier mondial. La spécificité de la société algérienne implique une nouvelle politique de communication entre les dirigeants et ses administrés. Comme le soulignera le Premier ministre dans son discours annonçant l'ouverture des débats, il s'agit impérativement de faire changer les mentalités, ce qui ne sera pas chose aisée, lorsque des mauvaises habitudes ont pris le pas, sur le rationnel, au point de devenir naturelles dans le comportement quotidien au sein des entreprises, sinon, en milieux privés. Dans les entreprises publiques, il est relevé des baisses de la production et de la productivité, certaines firmes affichent moins de 11% de production, sur les objectifs qui leur sont assignés. Certains conduites à titre individuel continuent à gaspiller de la nourriture, de l'électricité, l'eau, et bien d'autres produits. Le Premier ministre a axé sa brève intervention sur la confiance mutuelle, sur l'investissement productif, dans un contexte complexe ; sur les priorités à accorder aux secteurs névralgiques comme l'agriculture et les industries, soutenant que son gouvernement a su protéger le cadre global macroéconomique. Nous ferons tout pour développer l'entreprise créatrice de richesses et de croissance» a martelé Sellal, et à respecter les engagements budgétaires engagés par l'Etat. Sellal semble résolu à mobiliser l'ensemble des ressources nouvelles et à mener une lutte envers la flibusterie au niveau de nos frontières, ainsi que combattre tous les fléaux sociaux liés au gaspillage. Le Premier ministre dit attendre pour 2016, 7% de croissance, chiffre qui paraît fortement optimiste par rapport aux contraintes de financement nouvelles, et par rapport aux décisions budgétaires prises en 2014. M. Mourad Preure a été le premier expert à prendre la parole évaluant le contexte se rapportant au marché pétrolier et aux réserves d'or noir. Pessimiste, mais pas alarmiste, Preure mettra en exergue, lors de son intervention, l'appréhension attendue d'ailleurs par les prévisionnistes et l'arrivée sur le marché des fournisseurs de pétrole de pays comme l'Iran, l'Irak, et la Libye, pays qui pourraient noyer un marché déjà objet d'une surproduction de l'Arabie Saoudite, et des pays de l'OPEC, à une période où les stocks américains de pétrole ont atteint des pics jamais égalés, et ce, dans un contexte où les pays émergeants ne sont plus les moteurs de la croissance. Craignant avec l'arrivée de l'Iran, de la Libye et de l'Irak des surplus de production de brut de l'ordre de 4 millions de barils/jour, l'orateur juge que les prix vont osciller entre 40 et 50 dollars à moyen terme, et ce, dans une conjoncture réclamant des cycles haussiers des investissements. Tous les intervenants par la suite souligneront que la crise en Algérie est étroitement liée à la non diversification de l'économie, donc de la très forte dépendance de notre économie aux rentrées de la fiscalité pétrolière. Les réflexions se sont déroulées dans 3 panels. Le premier devait débattre du contexte international et ses retombées sur l'économie nationale. Le second avait pour thème l'économie nationale ; contraintes, défis et enjeux, et le toisième qui est échue de faire la synthèse des préconisations et des recommandations des experts.