Parfois, il est utile de replonger dans le passé pour pouvoir bien analyser le présent et, partant, scruter sereinement l'avenir. Sans ce passé, il est impossible de bâtir quoi que ce soit ni espérer figurer parmi les grands de ce monde. Malheureusement, on a effacé le passé, mis aux oubliettes les succès d'hier et marginalisé ceux ayant fait les beaux jours du football algérien. Les compétences sont frappées d'ostracisme, les dirigeants bénévoles ne sont plus qu'un lointain souvenir et les éducateurs, de la trempe de Khabatou, ne courent plus les rues. Encore moins les joueurs de haut niveau tels que les Madjer, Assad Belloumi, Menad et autres, tous formés en Algérie. Une race disparue, mais qui a marqué de son empreinte cette discipline. Que reste-t-il aujourd‘hui quand ce merveilleux passé sinon que de bribes de souvenirs qu'on veut absolument enterrer pour ne plus en parler ? Une fois ce passé enfoui, le présent ne s'est porté que très mal et l'avenir le sera inévitablement. Les portes du présent, fermées aux anciens, sont, en revanche, ouvertes aux prédateurs, opportunistes et arrivistes de tous les bords. Le résultat en est que ce football est incapable d'alimenter les équipes nationales, toutes les catégories confondues. Une traversée de désert qui ne s'explique que par le fait qu'on ait oublié que le présent se construit grâce au passé et que l'avenir en dépend lui aussi. Ceci dit, il n'est nullement besoin d'affirmer que rien n'est entrepris pour former des Madjer, des Kouici ou des Bencheikh alors que l'Algérie en a grandement besoin. Est-il utile de rappeler que par manque de joueurs locaux de haut niveau, notre pays «quémande» son équipe nationale alors qu'il peut aisément s'en passer, s'il fera, évidemment, appel à tous ceux ayant contribué de près ou de loin à écrire l'histoire de notre football. Ce n'est malheureusement pas le cas.