Empêché par les services de sécurité de tenir des prêches au niveau de la mosquée «d'Al Wafa Bil Ahd» à Kouba (Alger), Ali Benhadj a profité d'une fête de naissance organisée par un membre du FIS dissous pour se réunir avec les siens dans la ville d'El-Affroun, située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, Blida. Plus d'une cinquantaine de membres et cadres du parti dissous (FIS) ont participé à ce rendez-vous et répondu à l'invitation de l'un des leurs qui avait organisé une fête de naissance chez lui à El-Affroun. Les invités, tous des barbus et portant des tenus islamistes, ont rejoint le foyer de leur compagnon avant l'arrivée de Ali Benhadj. Le lieutenant d'Abassi Madani fut, quant à lui, accueilli en grande pompe à son arrivée au domicile de son militant. Pour des considérations politiciennes et propagandistes, les militants de l'ex-Front islamique dissous se sont donnés l'accolade et échangés les embrassades sous les objectifs de leurs camescopes, caméras de téléphones portables et les crépitements des flashes des appareils photos. Aucune information n'a filtré sur ce qu'a été dit lors de la dégustation de la «tamina», gâteaux et du repas qui ont été servis pour les convives. Quelques instants après, la fête de naissance s'est reconvertie en un rassemblement politique et tout le monde a rejoint le garage transformé pour la circonstance en une salle de réunions. A l'intérieur du garage, les invités ont pris place sur des chaises en plastique alors qu'Ali Belhadj, cartable à la main et accompagné de deux cadres de son mouvement, s'est installé derrière quelques tables en l'absence de pupitre. Prenant la parole, le n°2 de l'ex-Front islamique dissous a commencé par expliquer les règles de la dite «Al-Aqiqa» (le sacrifice), une sunna célébrée par les islamistes, notamment les salafistes. Ali Belhadj n'a pas dit un mot sur le nombre exact des moutons qui ont été sacrifiés ou sur la date de la naissance du bébé. Par la suite, le vice-président de l'ex-Fis est rentré dans le vif du sujet pour s'attaquer au pouvoir. Après avoir condamné ses interpellations, le privant selon lui d'accomplir les grandes prières d'El Joumaâ, Belhadj n'a épargné pratiquement aucun membre du gouvernement. Même le président de la République n'a pas été épargné du venin de celui qui est à l'origine de la mort des milliers d'Algériens dans les années de braise (1990). Nous ne savons pas comment ce rassemblement a pu se tenir. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons pris attache avec la cellule de communication et des relations publiques de la sûreté de wilaya de Blida. «Nous n'avons pas d'information à ce sujet», nous a répondu notre interlocutrice. Interrogé à ce sujet, le chargé de communication de la wilaya de Blida n'a rien trouvé d'autre que de nous raccrocher au nez. Nous avons tenté de le joindre par le biais des 4 chiffres, en vain.