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Le chéquier saoudo-qatari
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 12 - 2015

Fait amplement documenté, le soutien des Etats-Unis et de l'Otan à l'Etat islamique est acheminé clandestinement par les plus fidèles alliés des Etats-Unis, à savoir le Qatar et l'Arabie saoudite. Les médias occidentaux ont reconnu que Riyad et Doha, agissant en liaison avec Washington et en son nom, ont joué (et jouent toujours) un rôle central dans le financement de l'Etat islamique, ainsi que dans le recrutement, la formation et l'endoctrinement religieux des forces mercenaires terroristes déployées en Syrie.
Selon le Daily Express de Londres, « ils [les terroristes de l'EI] avaient de l'argent et des armes fournies par le Qatar et l'Arabie saoudite». «La plus importante source de financement de l'EI à ce jour provient des pays du Golfe, principalement de l'Arabie saoudite mais aussi du Qatar, du Koweït et des Emirats arabes unis .» (Selon le Dr Günter Meyer, directeur du Centre de recherche sur le monde arabe à l'Université de Mayence, en Allemagne, Deutsche Welle ).
Selon Robert Fisk, le projet de califat «a été financé par l'Arabie saoudite» : Voici la plus récente contribution monstrueuse de l'Arabie saoudite à l'histoire mondiale : le Califat islamiste sunnite en Irak et au Levant, conquérant de Mossoul et Tikrit – et de Racca en Syrie – et peut-être de Bagdad, «humiliateurs» ultimes de Bush et d'Obama. D'Alep, dans le nord de la Syrie, jusqu'aux environs de la frontière irako-iranienne, les djihadistes de l'EIIL et autres groupuscules divers, payés par les wahhabites saoudiens et des oligarques koweïtiens, règnent maintenant sur des milliers de mètres carrés.
(Robert Fisk, The Independent, 12 juin 2014). En 2013, dans le cadre de son recrutement de terroristes, l'Arabie saoudite a pris l'initiative de libérer des condamnés à mort incarcérés dans les prisons saoudiennes. Une note confidentielle a révélé que les prisonniers étaient «recrutés» pour rejoindre les milices djihadistes (y compris Al-Nosra et l'EIIL) afin de lutter contre les forces gouvernementales en Syrie.
Dans ce jeu, n'omettons également pas de souligner la duplicité des dirigeants occidentaux qui encouragent le terrorisme tout en s'en indignant quasi simultanément. En avril 2008, un responsable du ministère des Finances a témoigné, lors d'une audition devant le Congrès : «L'endroit d'où part l'argent que reçoivent les groupes terroristes sunnites et les Talibans reste prioritairement l'Arabie saoudite.» (cf Rachel Ehrenfeld « Their Oil is Thicker Than Our Blood» dans Saudi Arabia and the Global Islamic Terrorist Network :
America and the West's Fatal Embrace (New York: Palgrave Macmillan,2011), p. 127.) En décembre 2009, Hillary Clinton a indiqué dans une note diplomatique confidentielle que les donateurs d'Arabie saoudite constituaient, et ce au niveau mondial, la source la plus importante de financement des groupes terroristes. En octobre 2014, Joe Biden a déclaré aux étudiants de la Kennedy School de Harvard :
«Les Saoudiens, les Emirats, etc. (...) sont si déterminés à provoquer la chute d'Assad et surtout à mener par procuration une guerre chiites contre sunnites (...) qu'ils ont versé des centaines de millions de dollars et fourni des dizaines de milliers de tonnes d'armement militaire à tous ceux qui voulaient se battre contre Assad, sauf que ceux qui ont reçu cette manne, c'étaient Al-Nosra et Al-Qaïda.» Le mois dernier, le New York Times s'était plaint dans un éditorial de ce que les Saoudiens, les Qataris et les Koweïtiens maintenaient leurs donations non seulement à Al-Qaïda mais aussi à l'Etat Islamique.
Cependant, même si on a souvent promis d'arrêter de financer ces groupes, les robinets sont demeurés grands ouverts. Les Etats-Unis ont non seulement approuvé de telles pratiques, mais ils en ont même été partie prenante. En juin 2012, le Times a écrit que la CIA travaillait avec les Frères musulmans à faire passer aux rebelles anti-Assad des armes fournies par les Turcs, les Saoudiens et les Qataris. Deux mois plus tard, la Defense Intelligence Agency, le Bureau du renseignement militaire, a indiqué qu'Al-Qaïda, les salafistes et les Frères Musulmans dominaient le mouvement rebelle syrien, que leur but était d'établir une «principauté salafiste dans l'est de la Syrie» là où se trouve maintenant le califat, et que c'est «précisément ce que veulent les puissances qui soutiennent l'opposition », c'est-à-dire l'Occident, les Etats du Golfe et la Turquie, «afin d'isoler le régime syrien».
Plus récemment, l'Administration Obama n'a soulevé aucune objection lorsque les Saoudiens ont fourni à Al-Nosra, la branche officielle syrienne d'Al-Qaïda, des missiles de pointe TOW pour l'aider lors de son offensive dans la province d'Idleb, au nord de la Syrie. Elle n'a pas protesté quand les Saoudiens ont souhaité très vivement accroître leur aide à ces groupes, en réponse à l'intervention russe qui soutient le régime affaibli d'Assad.
Il y a deux semaines, Ben Hubbard du Times a indiqué que les troupes des opérations spéciales américaines introduites dans le nord de la Syrie avaient reçu l'ordre de travailler avec des rebelles arabes qui avaient précédemment collaboré avec Al-Nosra et qui – bien qu'Hubbard ne le précise pas – ne manqueront sûrement pas de le faire de nouveau quand les Américains seront partis. Ainsi, l'opération de déstabilisation de Bachar El Assad est donc lancée... pour différentes raisons.
Sur le plan idéologique, en effet, si l'Arabie Saoudite et le Qatar soutiennent des groupes rebelles, c'est aussi dans le but de provoquer la chute du régime laïque syrien et y instaurer à terme un régime islamique extrêmement sévère. Sur le plan économique, si l'on en croit des sources «bien informées» comme on dit, l'Arabie saoudite continuerait indirectement de financer Daesh, en achetant son pétrole au marché noir, avec la complicité de la Turquie. C'est ce que soutient un fin connaisseur du sujet, l'ancien patron d'Elf, Loïc Le Floch Prigent, qui a lui-même longtemps travaillé en Irak et en Syrie :
«Le pétrole de Daesh ne peut sortir et ne peut être payé que par des gens qui sont prêts à le payer et à étouffer son existence. C'est forcément un mélange de Turcs et de Saoudiens. Il n'y a pas d'autre solution. Ce sont les deux pays qui sont en liaison et qui ont la possibilité de le faire.» Ainsi se sont consolidés peu à peu deux mouvements terroristes, Daech et Al Nosra, financés par le Qatar et l'Arabie Saoudite, comme le relevait en mai 2015, dans un rapport du Congrès américain.


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