La nouvelle stratégie de lutte contre la corruption mise récemment en application par la direction générale des Douanes (DGD), pour une plus grande rigueur et efficacité dans la sauvegarde de l'économie nationale, a fait l'objet ce dernier jeudi d'un large débat. C'était au palais de la culture Mohamed-Boudiaf, dans le cadre d'une rencontre organisée par la direction régionale d'Annaba. Animée par le directeur central de la formation des Douanes (DCFD) à la DGD, Djamel Brika, et deux magistrats, dont Mohamed Ridha Bounab, chargé des études près l'Office central de répression de la corruption (OCRC), elle a permis aux participants, des officiers supérieurs et autres stagiaires des deux sexes de l'école de formation de Hadjar Dis (Annaba) de mieux cerner les contours de leurs missions aux frontières économiques du pays. Cette rencontre intervient après celle du début de ce mois d'Oran et avant Tlemcen (10 février) et Ouargla. La présence de deux magistrats de l'OCRC et du DCFD au titre de représentant du DGD précise toute l'importance accordée à l'événement en relation directe avec la lutte contre la corruption. Et pour cause, il s'agit pour les animateurs magistrats et douaniers dont le directeur régional des douanes d'Annaba, M. Nabti, et celui de l'Ecole des douanes, d'expliquer l'objectif assigné aux campagnes internes. Il s'agit de sensibiliser les douaniers sur le terrain des opérations quant à l'application rigoureuse du règlement, l'allégement des procédures douanières, la modernisation de la gestion des ressources humaines, le renforcement des moyens de contrôle, l'informatisation de l'institution, la réorganisation des services, la formation et la communication. La mission n'est pas de tout repos, d'autant qu'il existe dans le milieu douanier des résistances à tout changement allant dans le sens de la défense de l'économie nationale aux frontières à travers une lutte à outrance contre la corruption. Celle-ci a atteint des proportions inquiétantes à la limite d'une pathologie sociale dans notre pays. Qu'elle soit «petite» comme celle pratiquée par les agents subalternes en parfaite collaboration avec leurs supérieurs dans l'administration. Ou grande quand il s'agit de trafic import-export et de contrebande, la corruption a pris des allures de coopérative dans laquelle tous les acteurs perçoivent leur part du butin. Et comme s'il s'agissait de lancer un message fort à ceux qui veulent résister aux changements, la DGD a, le 26 janvier 2016, mis en application son plan stratégique pour la période 2016/2019. Cette date n'est pas fortuite car elle coïncide avec la célébration de la Journée mondiale des douanes placée, cette année, sous le slogan de la numérisation des douanes. Sous l'impulsion de Kaddour Bentahar, son directeur général depuis mai 2015, cette nouvelle stratégie devrait rendre plus fluide les échanges économiques au profit des opérateurs économiques. Dans leur approche, les décideurs de la douane ont décliné les différents moyens à mettre en œuvre pour renforcer la vigilance aux frontières économiques. Particulièrement la simplification des procédures douanières qui nécessitera la mise au placard des neuf kilomètres de procédures et l'application de nouvelles mesures. D'où la nécessité de promouvoir l'utilisation des TIC pour une application optimisée des mesures contenues dans le règlement intérieur et le statut particulier du douanier. Il est question aussi de code de l'éthique et de la conduite et de cartographie des postes sensibles des douanes. C'est à ce niveau qu'est intervenu le juge représentant de l'OCRC dont la mission est d'effectuer des recherches et des enquêtes sur les opérations de corruption. Cet homme de loi a rappelé les dispositions de l'ordonnance 06-01 portant sur la répression de la corruption. C'est dans le même sens qu'a abondé le DCF pour souligner l'impérative nécessité de la bonne interprétation des dispositions légales en termes de renforcement du contrôle interne, la modernisation des instruments de gestion ainsi que la formation et la coordination avec les autres services. Le même intervenant a, par ailleurs, affirmé que cette conférence s'inscrit dans le vaste programme de sensibilisation initiée par l'institution douanière au profit de ses effectifs afin de lutter contre toutes les formes de corruption. L'engagement des décideurs actuels de la DGD est à souligner. Mais faudrait mettre hors d'état de nuire ceux qui «résistent aux changements» en se maintenant, grâce à leurs appuis politiques, à un même poste et dans une même wilaya durant des années.