Pour prévenir contre les épidémies et les maladies émergentes pour éviter qu'il y ait des cas de contamination, il est impératif de sortir du tout curatif et aller vers le préventif. Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, lors de son passage sur les ondes de la radio Chaîne III, a précisé que «pour pouvoir parler des guérisons et de bien-être dans les maladies chroniques, émergentes, et les maladies du siècle, ce qui compte avant tout c'est la prévention primaire et secondaire à travers l'établissement des feuilles de route, des plans ainsi qu'à l'établissement d'une institution qui soit un véritable observatoire de la situation épidémiologiste de ces maladies». «Les maladies émergentes et chroniques vont, inéluctablement, se propager à l'avenir parce que c'est une vue du monde moderne», tout en citant l'exemple du cancer qui est une affection de plus en plus importante dans le monde entier, et qui est due à plusieurs facteurs environnementaux, intrinsèques, et même des facteurs qui sont dans notre mode de vie. A l'effet de prévenir l'apparition et la propagation inévitable, selon lui, de certaines maladies, ce praticien estime que des actions suivies restent parallèlement à entreprendre pour changer le mode de vie et de consommation des Algériens, «qui mangent mal et ne font pas d'exercices». Toutefois, il a souligné que l'Algérie doit se préparer à faire de la prévention, et éliminer certains facteurs pour pouvoir prétendre à plus de sérénité et d'éviter, sur le plan économique, des dépenses très importantes. Considérant que les moyens dans ce domaine sont « défaillants» , le Dr Mohamed Bekkak Berkani a appelé les pouvoirs publics à créer un secrétariat d'Etat de la Prévention chargé d'élaborer des programmes de protection des populations, qui soient «dûment appliqués». L'exemple de la multiplication des cas de cancer (entre 50 000 et 60 000 chaque année), celui des 40 000 cas par an d'affectations respiratoires invalidantes en allant de la bronchite chronique passant par l'asthme, dues à la consommation de tabac et à un environnement pollué, indiquent bien, a-t-il déclaré, que la prévention «n'est pas à mettre entre toutes les mains». Devant la multiplication de certaines maladies, telle celle du cancer, le Dr Bekkat Berkani a relevé l'absence cruciale d'un registre national, permettant de suivre l'évolution de chacune parmi elles ou d'alerter sur leur survenue. En outre, concernant la médecine entre le secteur privé et public, le même responsable a fait savoir qu'il est très important qu'il n'y ait pas de différence entre le secteur privé et public car ils sont complémentaires. «Mais il faut que les médecins s'assignent à leurs tâches premières, et qu'ils choisissent leur statut, et le malade a toute la liberté d'aller se soigner la où il veut», a-t-il signalé. S'agissant de la formation des médecins, Mohamed Bekkat Berkani a indiqué que les médecins en Algérie sont jeunes et ils ont beaucoup d'espoir et de connaissances, «mais après les études, ils partent à l'étranger à la recherche de la qualification et des meilleures conditions d'exercice, et dans ce cas, il faut que nous puissions, en Algérie, les institutionnaliser par des organes publics de formation», a-t-il avancé.