S'exprimant sur les attaques marocaines à son encontre au sujet du Sahara Occidental, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit profondément choqué et déçu de cet état de fait. Il a ajouté que les accusations et les agressions verbales dont il fait l'objet sont irrespectueuses envers lui et l'organisation des Nations unies A ce même sujet, Ban Ki-moon a recadré les dirigeants de Rabat, réclamant des explications au ministre marocain des Affaires étrangères, des précisions sur la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain parmi les manifestants. Le patron de l'ONU n'a pas manqué de rappeler aux dirigeants marocains son attachement aux résolutions des Nations unies pour le règlement du conflit au Sahara Occidental. En réplique aux manifestations dirigées par des responsables marocains, le secrétaire général a fait part de sa stupéfaction concernant la récente déclaration du gouvernement du Maroc et exprimé sa profonde déception et sa colère. Comme on le sait, Rabat accuse Ban Ki-moon de sa non-neutralité dans le dossier du Sahara Occidental. S'exprimant sur les attaques marocaines, plusieurs politologues ont indiqué que le Maroc veut exercer des pressions sur le secrétaire général de Nations unies afin de le contraindre à revenir sur ses déclarations tenues dans un camp des réfugiés sahraouis. Lors de sa dernière visite dans les camps des Sahraouis, Ban Ki-moon a qualifié d'occupation la présence marocaine dans les territoires du Sahara occidental. Dans un communiqué, l'ONU est revenue sur la visite de Ban Ki-moon, rappelant que cet état de fait visait à relancer les négociations entre les deux parties du conflit afin de parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable qui permet l'autodétermination du peuple sahraoui. L'organisation onusienne a regretté que cet objectif ait été déformé par les manifestants et leurs commanditaires en faisant référence au gouvernement marocain, dont des ministres ont assumé publiquement leur participation à cette manifestation. Ban Ki-moon a réaffirmé au ministre des Affaires étrangères marocain qu'il adhérait étroitement à la mission du mandat qui lui a été assigné par le Conseil de sécurité pour la résolution de ce conflit. Jeudi dernier, les Nations unies ont infligé une réponse cinglante au Maroc pour lui rappeler que le statut non autonome du Sahara Occidental restait à déterminer par voie de référendum à l'autodétermination. Dans une note aux correspondants de presse, le secrétariat général de l'ONU a noté que tous les Etats membres des Nations unies, y compris le Maroc, ont accepté de déterminer le statut final de ces territoires en vertu des résolutions de l'Assemblée générale adoptées sans vote. Ban Ki-moon s'est dit également déterminé à inscrire le dossier sahraoui dans l'agenda de l'ONU avant la fin de son mandat en 2016, en indiquant qu'il allait œuvrer à faire avancer le processus. De son côté, le représentant du Front Polisario à l'ONU a déclaré que le communiqué des Nations unies est une révolte légitime et un rejet catégorique de la façon d'agir du Maroc qui est complètement irresponsable. M. Boukhari devait ajouter que le Maroc tente de discréditer M. Ban Ki-moon et que depuis l'obstruction du referendum d'autodétermination en 2004, Rabat a choisi avec ces agissements, la délation qui l'a amené à dépasser toutes les limites et à refuser toute marque de respect à la communauté internationale et au SG de l'ONU.