La pré-domiciliation bancaire obligatoire pour l'ensemble des opérateurs de commerce extérieur, a bloqué la production nationale, estime le vice-président de la Confédération des industriels et producteurs élgériens (Cipa), Abdelouahab Ziani, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction. Il affirme que cette décision a contribué à «bloquer» des secteurs industriels. Pour lui, les banques ne sont pas encore prêtes pour effectuer cette domiciliation et n'ont donc pas les moyens de le faire. Des milliers de domiciliations sont demandées et les banques ne peuvent pas répondre. Il fait savoir que certaines banques n'ont pas d'internet et sont très lentes à réagir alors qu'elles devraient être plus réactives pour accompagner le patronat pour remettre en marche l'outil de production algérien dans le nouveau contexte économique créé par la chute des cours du brut. Les banques doivent s'adapter à ce contexte. Des marchandises arrivées en décembre sont encore bloquées au port, fait-il observer. M. Ziani explique que les opérateurs économiques, parce que non informés au préalable et non associés à cette mesure, ont été pris de court. Les lois et autres mesures doivent être élaborées dans la concertation, estime-t-il. Le patronat doit être partie prenante, avant qu'elles ne soient appliquées, à son avis. En raison de son application hâtive et obligatoire, les industriels important des intrants destinés à produire aux fins de satisfaire le marché local, sont forcés de passer par cette domiciliation, alors que les banques ne sont pas prêtes à recevoir leurs demandes, explique-t-il. Abdelouahab Ziani constate que tout est bloqué, qu'il s'agisse de matières premières, des licences d'importation et jusqu'aux activités d'exportation, soumises, elles aussi, à la pré-domiciliation. Selon lui, c'est un frein qui entraîne d'un mois à un mois et demi de retard pour les approvisionnements en matières premières. Il souhaite que le gouvernement se dissocie de tout ce qui est acte de produire et que l'Etat laisse les patrons s'en occuper. Cet accompagnement, considère-t-il, devrait notamment se faire en matière d'investissement, à un moment, ajoute-t-il, où beaucoup d'industriels, libérés de la concurrence des importations, envisagent de doubler, voire de tripler leurs, capacités de production. L'Etat doit diminuer le gaspillage. Il signale que la situation des ports secs avait été signalé depuis cinq ans, mais personne n'a écouté. Selon lui, cela a conduit à une perte de six milliards de dollars par an, ce qui donne 30 milliards de dollars. Par ailleurs, il demande une amnistie fiscale générale, pour l'argent propre.