Née des recommandations de la première conférence de Mazafran du 10 juin 2014, l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) s'est réunie, hier à Alger, où les participants ont mis en exergue la situation sécuritaire du pays qui est «menacé », ainsi que la conjoncture économique difficile par laquelle passe le pays suite à la chute drastique des prix du pétrole. Peronnalités intellectuelles, présidents du partis, anciens ministres, étaient présents, hier dans la Mutuelle des matériaux de construction de Zeralda où s'est tenue la deuxième rencontre de l'Icso. Pour sa part, le président du parti «Talaï Al Houriat», Ali Benflis, a évoqué dans son discours d'ouverture «une crise de régime», qui se manifeste, selon lui, dans différentes situations dont «une révision constitutionnelle qui a laissé intacte et sans réponse la crise de régime et dont le seul acquis notable a été de permettre au régime politique en place de persister dans son déni des réalités, de poursuivre sa fuite en avant et de continuer sa quête de pérennité et de survie». Ali Benflis a, notamment, abordé la crise sécuritaire. «Il est difficile de nier cette impasse politique, cette perdition économique et ces prémices d'une déstabilisation sociale affaiblissant et fragilisant l'Etat national à un moment où il fait face à des menaces extérieures d'une gravité extrême. Aux frontières orientales comme aux frontières méridionales de notre pays, le terrorisme ne recule pas, il progresse, ses menaces ne diminuent pas, elles augmentent, ses capacités criminelles ne sont pas réduites, elles se renforcent humainement, matériellement et financièrement», a-t-il précisé. Par ailleurs, le président de «Talaï Al Houriat» a estimé, dans son discours «que les menaces à la sécurité de notre pays sont réelles mais je crains que le régime politique en place se suffise de leur instrumentalisation à des fins qui lui sont propres». Sur le volet économique, Ali Benflis a confirmé que le pays «est confronté à une crise économique d'une gravité exceptionnelle», précisant qu'«avant d'être le révélateur d'un échec et d'une faillite économiques, cette crise est l'expression d'un échec et d'une faillite politiques». Néanmoins, Ali Benflis a souligné la disponibilité de son parti «à être partie prenante dans tout dialogue national rassembleur, ayant pour objectif de mettre enfin notre pays sur la trajectoire de l'édification d'un Etat démocratique, c'est-à-dire un Etat de droit où le peuple algérien souverain serait, enfin la source de tout pouvoir». Pour sa part, le président du parti «Jil Jadid», Sofiane Djilali, a estimé que la rencontre d'hier «est la preuve que le peuple algérien est encore vivant et productif». Dans une conjoncture difficile, «on se réunit dans une situation qu'il y a des risques sur la sécurité du pays et son armée». Cette dernière, a précisé Sofiane Djilali «on attend qu'elle fasse sont travail et qu'elle ne se mêle pas de la politique». La rencontre a été marquée par l'absence de quelques invités, dont le Front des forces socialistes (FFS), et l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui avaient pris part à la rencontre de 2014. Il y avait aussi la défection notamment de Sid Ahmed Ghozali et celles de Mohcene Belabbes, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et Abdelmadjid Menasra (parti du Front du changement), représentés à cette rencontre par des membres de la direction de ces deux partis.