Ces trois prochaines années, l'agriculture algérienne exportera, selon les prévisionnistes du secteur quelque 700 000 tonnes de tubercules, ce qui constitue une bonne nouvelle pour la diversification de nos exportations. Pour mener à bien cette opération, les fellahs doivent d'ores et déjà, ne pas se tromper sur le choix des variétés facilement négociables à l'export. Cette information émane du ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, qui a indiqué que les exportations de la pomme de terre se poursuivraient durant les trois prochaines années pour atteindre les 70 000 tonnes. Les professionnels doivent, en conséquence, se préparer bien à l'avance en matière de choix des variétés, du calibre et des capacités de conditionnement, a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse tenue en marge d'une réunion d'évaluation de la filière pomme de terre qui a regroupé l'ensemble des acteurs concernés. Suite au surplus de production enregistré lors de la saison 2015-2016, certains opérateurs ont réalisé des opérations d'exportation vers notamment des pays du Golfe et d'Europe, alors que d'autres continuent de prospecter des marchés en Afrique et en Asie. Sur une demande potentielle de pays importateurs de l'ordre de 25 000 t pour la pomme de terre algérienne sur l'année 2016, il a été exporté 2 000 t à ce jour. L'objectif est de rendre ces exportations «structurelles» et d'atteindre durant, les trois prochaines années, les 70 000 t, a avancé M. Ferroukhi. Il a indiqué, dans ce sens, qu'une plateforme de conditionnement et de froid devrait être opérationnelle en juin à El Oued, une région produisant environ 40% de la production nationale de cette tubercule. L'exportation et la transformation sont, désormais, devenues les facteurs indispensables pour réguler le marché de la pomme de terre qui devient de plus en plus excédentaire. Le ministre a révélé, dans ce sens, que son secteur avait recensé une quinzaine de projets industriels dans la transformation de la pomme de terre. «En collaboration avec les autres secteurs, nous allons inciter ces industriels à réaliser leurs investissements et à signer des contrats avec les agriculteurs pour produire les quantités dont ils ont besoin», selon lui. Concernant la campagne 2016, les opérations de plantation se poursuivent normalement avec une disponibilité et une diversité des semences qui permettront de réaliser les prévisions qui tablent sur une production de deux millions de tonnes (de la mi-mai jusqu'à fin août 2016). Il a aussi été convenu, lors de cette réunion, de réduire de 15% les importations de la semence A en 2017, l'objectif étant d'arriver à zéro importation de cette semence en 2019. L'interprofession a procédé également à l'évaluation de l'état de mise en œuvre des mesures prises en février dernier suite au conseil interministériel sur la pomme de terre tenu en décembre 2015. Ce dernier avait consacré, entre autre mesures, une enveloppe de 1,5 milliard DA pour permettre à l'entreprise publique d'entreposage frigorifique (Frigomédit) de payer les créances dues par les agriculteurs ayant participé à l'opération de stockage de pomme de terre de la saison 2014-2015. Le Conseil interprofessionnel de la filière a discuté à huis clos du premier bilan sur l'évaluation du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), créé en 2009 pour réguler le marché et protéger les revenus des producteurs. M. Ferroukhi a estimé que ce système de régulation avait eu un impact positif sur l'intensification et la croissance de la production de la pomme de terre de consommation qui est passée de 2,5 millions t en 2009 à 4,5 millions t en 2015. Néanmoins, d'autres aspects devraient être révisés tels que le financement de ce système, les pouvoirs publics visant à impliquer les opérateurs privés de la filière dans la gestion et le financement des opérations de régulation effectué actuellement sur le budget de l'Etat.