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Comprendre comment le conflit s'est transformé
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 04 - 2016

Mardi 15 mars, à l'occasion des cinq ans du soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad en Syrie, les lecteurs du Monde ont pu discuter, tout au long de la journée, avec des témoins de cette guerre aux conséquences dramatiques.
Comment faire face à l'urgence sanitaire ? Le premier intervenant de la journée était le docteur Raphaël Pitti, médecin, anesthésiste-réanimateur et professeur agrégé de médecine d'urgence et de catastrophe. A l'occasion de son premier séjour en Syrie, en septembre 2012, il se rend compte que le personnel médical n'est pas formé à la médecine de catastrophe : « Il faut pouvoir jouer le rôle de chef d'orchestre et eux ne savaient pas le faire. » Il décide donc de continuer à se rendre dans le pays « non pas comme médecin urgentiste, mais comme formateur ». Sur place, 60 % des infrastructures médicales sont détruites. Ce qui ne l'a pas empêché de contribuer à former sept mille personnes dans plusieurs centres, qu'il faut reconstruire après chaque bombardement : « Depuis l'intervention russe, la destruction des hôpitaux s'est accentuée : dix-huit depuis le mois d'octobre. » En Syrie comme ailleurs, lui et ses équipes ne font pas de distinction entre les blessés. Qu'ils soient des opposants au régime, des miliciens ou des djihadistes : « Nous avons une obligation éthique de soigner tout le monde, quelles que soient la religion, la couleur de peau, etc. » Mais ce conflit a bien une spécificité à ses yeux: «Mes collègues syriens écrivent une page de la médecine. La diaspora syrienne s'est mobilisée en créant dans chaque pays des associations. S'ils n'avaient pas été là, personne n'aurait pu le faire.» Comment la rébellion a-t-elle basculé ? Christophe Ayad, chef du service international du Monde, a répondu aux questions des lecteurs sur la militarisation de la révolte populaire et la radicalisation d'une partie de la rébellion. Pour lui, la révolte est devenue violente à l'automne 2011, lorsque les désertions de soldats de l'armée se sont multipliées. Des armes financées par des individus étrangers ont commencé à arriver « dès la fin de 2011 », mais la militarisation de la révolution n'est pour autant pas à attribuer à des groupes extérieurs ou à des Etats : « La source principale de la militarisation de la révolution, c'est la répression effroyable du régime, qui a tiré à balles réelles sur les manifestants dès le premier jour.» Il s'est rendu en Syrie à deux reprises pour Le Monde, en octobre 2012 et en février 2013. Lors de son premier séjour, dans la région du djebel Akrad, près de Lattaquié, la rébellion était dominée par des groupes de l'Armée syrienne libre (ASL), dits « modérés ». Leur motivation principale était alors « de renverser Al-Assad ». Mais l'ASL « n'a jamais convaincu les Américains », poursuit-il : « L'ASL n'a jamais reçu suffisamment d'armes par rapport à des islamistes directement financés soit par des Etats, soit par des individus dans le Golfe. L'ASL a aussi beaucoup souffert de ses divisions face à des groupes islamistes beaucoup plus décidés et disciplinés. » Aujourd'hui, Christophe Ayad estime que la rébellion « ne peut plus gagner », mais qu'elle continue « de rester légitime pour une partie de la population ». Quelle peut être, dès lors, l'issue à cette guerre ? « Certains pensent que la seule solution est désormais la "cantonisation", c'est-à-dire le découpage de la Syrie en zones d'influence autonomes. » Comment les groupes djihadistes se sont-ils implantés ? Madjid Zerrouky, journaliste au Monde et spécialiste des groupes djihadistes, a expliqué qu'il existe en Syrie une myriade de groupes djihadistes, le plus puissant étant « bien entendu l'organisation Etat islamique (EI), de par son emprise territoriale et ses ressources». L'EI contrôle aujourd'hui toute une partie du Grand-Est syrien et « vend du pétrole et du gaz au régime, mais aussi à des groupes rebelles, quand bien même ils se combattent ». Si l'organisation djihadiste perd aujourd'hui du terrain en Syrie et en Irak, elle « reste puissante dans ses bastions syriens et irakiens ». Une défaite militaire de l'EI « prendra du temps » : « En Syrie, la seule force organisée, et pour l'instant assez puissante pour défaire l'EI, est structurée autour des forces kurdes syriennes. Elles n'ont ni la capacité ni sans doute la volonté d'occuper d'importantes parties du territoire habitées par des populations arabes, où elles pourraient être considérées comme une force d'occupation. »

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