L'emprunt obligataire, une opération lancée par le gouvernement depuis le 17 avril dernier, afin de collecter l'argent de l'informel et des ménages a pour objectif de financer les projets économiques. Les chefs d'entreprises, les ménages, les commerçants peuvent désormais acheter des actions de 50 000 DA et avoir un taux d'intérêt de 5% dans 3 ans. Cependant, le ministre des Finances, Abderahmane Benakhalfa, lors du lancement de cette opération a rassuré les citoyens, en les invitant à participer en masse, qu'ils ne seront pas interrogés sur l'origine de leur argent. Un avis que ne partage pas le PDG de la BDL, invité hier au forum d'El Moujahid. Mohamed Krim a confirmé que son institution «n'acceptera que l'argent propre». Néanmoins, le même responsable paraissait contradictoire dans ses déclarations. Effectivement, Mohamed Krim a souligné l'importance que donne sa banque à l'origine des fonds collectés par cette opération. Interrogé par la suite sur la manière dont sa banque va opérer pour connaître la source de ces fonds, le même responsable n'a pas donné des détails. Il s'est contenté de dire, que «nous savons faire, c'est notre métier». En outre, il a expliqué, une autre fois, que «la banque connaît ses clients», mais il faut savoir que cette opération d'emprunt obligataire concerne tout le monde, les clients des banques et les anonymes. Comment vont ces banques s'assurer que cet argent ne provient pas des opérations illicites, telle la vente de drogue ? Bientôt des coupons de «10 000 DA» Les personnes intéressées par cette opération d'emprunt obligataire peuvent participer en achetant des actions de 50 000 DA. Une somme qui paraît peu exorbitante pour les ménages, toutefois cette opération est ouverte pour tout le monde, particuliers et chefs d'entreprise. En raison de satisfaire toutes les catégories et d'inciter plus de personnes à y participer, les banques vont présenter, dans quelques jours, des coupons de 10 000 DA, selon les déclarations du DG de la BDL et le DGA de la BEA qui animaient, hier, une conférence de presse conjointe avec le directeur général de la Poste d'Algérie, au forum El-Mouhajid. Les deux responsables ont, notamment, souligné qu'il y aura prochainement des coupons de 100 000 DA pour les gens qui ont des fonds importants et qui veulent participer. Par ailleurs, interrogé sur la dépréciation du dinar et si celle-ci pourrait influencer le taux d'intérêt dont vont bénéficier les participants, le DG de la BDL Mohamed Krim a rassuré que non, et que cette hypothèse est prise en considération et contrôlée. Une opération réussie L'entrée en vigueur de l'opération de l'emprunt obligataire depuis quelques jours déjà, paraît réussie selon les chiffres communiqués par les responsables présents, hier au forum El Moujahid. Pour sa part, le PDG de la BDL, interrogé et sollicité plusieurs fois pour donner plus d'informations sur les chiffres des fonds collectés par sa banque, n'a pas voulu donner plus de détails, laissant le «suspense» jusqu'à la fin de l'opération, qui est prévue dans six mois. Par contre, il a confirmé que jusque-là, c'est une opération réussie selon les fonds collectés par son institution. Pour sa part, le DGA de la Banque extérieur d'Algérie, Lazhar Latreche, a déclaré que sa banque a collecté dans la période du 17 au 24 avril «un montant de 2 milliards de centimes», une somme importante pour une aussi courte période. Quant au directeur général d'Algérie Poste, Abdennacer Sayeh, il a confirmé que son établissement reçoit «500 personnes par jour, qui achètent des actions pour ces fonds de l'emprunt obligataire». Le même responsable a, par la même occasion, invité tous les citoyens à participer dans cette opération qui a pour objectif de développer la croissance économique du pays. Le DG de la BDL a expliqué l'emprunt obligataire en manière simple et fluide. «Les gens qui ont de l'argent, ceux qui le thésaurisent chez eux ou alors et ils l'investissent dans des projets. Dans ce cas, soit ils ont la capacité et les qualités pour conduire un projet d'investissement ou alors ils n'en ont pas, alors ils se dirigent vers ceux qui ont cette capacité de gérer un investissement». Aujourd'hui, c'est l'Etat qui a besoin de ces capitaux, a expliqué le haut responsable de la BDL, parce qu'il «a des projets d'envergure nationale, de portée sociale et qui ont un retour sur tous les citoyens». Interrogé sur les garanties proposées aux citoyens sur leur argent, Mohamed Krim a assuré qu'il n'y a pas meilleure garantie que l'Etat. «Sur le plan de la hiérarchie, la garantie de l'Etat est la plus importante», a-t-il précisé.