Quelle alliance avec l'Algérie serait-elle autonome par rapport à des puissances étrangères ? On parle d'alliance militaire bien sûr. Peut-il y avoir d'alliance qui ne prendrait pas une forme autre que militaire ? On n'a jamais parlé d'une alliance économique par exemple. Quand on dit alliance cela signifie que nous avons à nous défendre ensemble contre une menace commune, ou alors des menaces qui se conjuguent. Première question : avons-nous intégré une alliance militaire ou alors avons-nous créé une alliance dont nous constituons le noyau dur ? Certainement que la réponse est négative. Du moins pour le moment. Nous répétons sans cesse que l'armée algérienne ne franchira jamais les frontières. Dans ces conditions, nous nous privons de la capacité de dissuasion. Comment peser sur le plan de la diplomatie si nous donnons le signal que celle-ci n'aura pas à reposer sur l'instrument militaire et à quoi aura servi d'être une puissance régionale ? Si notre armée n'ira pas à l'aventure, qu'au moins devrait-elle ne pas animer la scène politique nationale et internationale en répétant la contradiction qu'il pourrait y avoir entre se déposséder de la capacité de dissuasion et se constituer en puissance régionale. Peut-être que nous les profanes ne possédons pas la clé d'accès à la pensée militaire en ce domaine particulier, il faut bien le dire, les décideurs ne nous laissent pas nous incruster dans les milieux de la préparation de la prise de décision. Pour en revenir à l'alliance militaire, celle-ci se fait avec un groupe de pays. A quel espace géopolitique faudrait-il s'arrimer ? Que cela soit l'espace arabe, ou l‘espace africain. Tous les horizons nous sont bouchés. L'espace arabe implique un transfert de pouvoir vers les Etats-Unis. L'armée se devait également de faire savoir aux Américains qu'elle est disponible à exercer des opérations à l'extérieur et qu'elle constitue un pilier dans l'architecture militaire internationale que les Etats Unis ont mise en place dans les pays alliés. Elle se devait également de faire oublier à ses populations que ce n'est plus Israël qui est l'ennemi juré. Alors, notre armée se fera reconnaître les attributions d'un puissance régionale. Rappelons le concept américain de puissance régionale. L'Egypte vient ainsi de confirmer qu'elle est une puissance régionale qui veut sous-traiter pour le compte d'autres puissances. Qu'en est-il pour d'autres pays de la région ? Les insécurités pour cause de terrorisme constatées en Tunisie et la totale absence de la puissance régalienne de l'Etat en Libye avec les implications conjurées en Algérie viennent nous apprendre, et pas seulement nous rappeler, que le terrorisme ne pourra jamais s'éteindre dans un pays s'il active chez les voisins.