Afin de rassembler les compétences nationales pour la réalisation des objectifs du quinquennat en cours, des réseaux impliquant les acteurs économiques et scientifiques seront créés prochainement autour de sept filières agricoles stratégiques. Lors d'une journée thématique sur les réseaux des filières stratégiques de l'agriculture organisée à l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (Inraa), le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, a expliqué que «ces réseaux font partie des outils qui nous permettent de mobiliser toutes les compétences scientifiques et de recherche et développement autour des filières stratégiques définies dans le cadre du quinquennat en cours». Il s'agit, selon lui, de mobiliser ces compétences autour des filières céréales, lait, viandes rouges bovines et ovines, tomate industrielle, pomme de terre et économie forestière. Toutefois, il a précisé qu'en rassemblant les compétences scientifiques autour de ces filière va aider les producteurs et les opérateurs économiques à améliorer leur travail sur le plan de la qualité, de la productivité et la compétitivité. La recherche et le développement devraient désormais s'impliquer dans le développement socioéconomique du pays, à travers la réduction du temps et de la distance entre les différents segments de filières et répondre aux problématiques que rencontrent les opérateurs au niveau de la production, la transformation, la commercialisation et l'exportation des produits agricoles et agroalimentaires. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, a indiqué, par la même occasion que «l'université est aussi appelée à mettre en place des plans de recherche-développement à long terme à travers des spécialités par rapport à la région de son implantation. Tout en rappelant que l'article 43 de la nouvelle loi d'orientation scientifique stipule que l'objectif de la création de ce genre de réseaux est de rassembler les compétences et l'utilisation des moyens communs au service du développement économique du pays. Dans sa stratégie de sortie de dépendance des revenus des hydrocarbures et de diversification de l'économie nationale, le gouvernement a recensé, dans le secteur agricole, des filières où l'Algérie dispose de potentialités à même d'assurer son autosuffisance et de dégager une surproduction pour l'exportation. Il est à noter que les importations du blé dur ont atteint 17,6 millions de quintaux pour une valeur de 783 millions de dollars en 2015, alors que la production nationale s'était établie à 20,2 millions de quintaux durant la même année. Pour réduire ces importations le gouvernement mise sur l'amélioration de la production dans les zones du sud, l'utilisation des systèmes économiseurs d'eau et atteindre un rendement de 40 quintaux/ha contre 17 actuellement. Concernant le lait, il s'agit d'accroître la production actuelle, qui est de 3,75 milliards de litres/an, à plus de 5,5 milliards de litres à l'horizon 2019. Le plan table aussi sur zéro importation de poudre de lait pour les produits dérivés, soit un volume en équivalent litre de l'ordre de 1,6 milliard de litres. Pour la pomme de terre, le gouvernement veut maintenir une couverture totale des besoins du marché national et dégager un excédent pour l'exportation et pour la transformation. Il s'agit aussi d'arriver à zéro importation de semence classe A à l'horizon 2019, soit une économie de 36 millions de dollars.