Qualifié de match à haut risque, le premier duel entre la Croatie et la Turquie s'est achevé dans une ambiance créée par ce formidable but de Luka Modrid, un but que l'on pourra qualifier sans se tromper de meilleur de cet Euro-2016. Il est l'unique buteur de la rencontre et il mérite amplement ce titre d'homme du match. Omniprésent au cœur du jeu croate, Luka Modric a régalé ses supporters en ouvrant le score d'une volée du droit parfaite (42e). «Ce milieu du Real Madrid est le talisman de l'équipe croatie». Ainsi, le qualifiait un confrère. Ce qualificatif trouve toute sa raisonnante dans le sillage des rencontres où il a évolué. Ainsi, selon les informations recueillies, lors des 10 derniers matchs au cours desquels il a inscrit un but avec sa sélection, la Croatie n'a jamais perdu. C'est peut-être une réponse qui conforte les commentaires des experts du foot international. Et l'autre preuve se trouve cachée dans ce premier but de la rencontre en fin de première tranche et ce dans cet extraordinaire geste technique des 25 mètres des buts de Babacan (41e). Ce n'est que justice rendue à ce Monsieur en faisant de lui l'homme du match, une belle manière de lui faire oublier l'échec face à la Turquie en quarts de finale de l'Euro-2008 (1-1, 1-3 aux t.a.b). «Ce fut l'un des meilleurs matchs de Luka Modric et son but est magnifique. On a besoin de lui pour rendre notre jeu plus agressif», raconte l'entraîneur croate Ante Cacic. «A 30 ans, le joueur du Real Madrid, titulaire indiscutable, qui alimente le «BBC» avec brio, est certainement à l'apogée de sa carrière. Et sa saison, qui a duré jusqu'à la finale de la Ligue des champions, ne lui a pas coupé les jambes. Il est temps pour lui de faire quelque chose de grand avec la sélection, pour sa cinquième grande compétition internationale.» Il dira aux médias, «c'était un match important. Mais il ne faut pas oublier ce qui nous attend. Nous devons traverser cette phase de groupes étape par étape». Les Turcs manifestaient des signes d'excitation et donc de précipitation pour ne pas dire d'énervement notamment après le premier but. Cette première défaite ne remettra nullement en cause leur engagement qui est celui de créer cette surprise, exigée par les supporters lors de sa prochaine sortie. Une sortie qui remettra de «l'ordre» dans les commentaires et analyses des experts. La Pologne séduit Elle était séduisante cette équipe nationale polonaise. Son engagement, son aisance technique, sa force technique ont fait que l'Irlande du nord s'est retrouvée verrouillée par une équipe décidée à remporter la partie. Une séduisante Pologne qui s'est ainsi donc imposée dans un calme et une stratégie des grandes équipes dont elle en fait partie. Ce rythme leur donna raison puisque elle s'est imposée (1-0), à Nice pour le compte de la première journée du groupe C de l'Euro-2016. Dominateurs, les Polonais ont marqué par leur attaquant Milik en début de seconde période. Il faut souligner que les hommes du sélectionneur Adam Nawalka ont étouffé des Irlandais qui s'arc-boutent sur leur but. Bien qu'ils possèdent un jeu plutôt structuré, qui leur permet de sauver bien des situations délicates dans leur surface de réparation. Le supporter irlandais aura eu un instant d'optimisme, quitter le stade avec un score qui permettrait à leur nation de sauver les meubles et de poursuivre leur chemin vers une qualification au second tour. Cet optimisme est venu de cette première offensive des Verts située à la 30' après qu'un un long centre pour Kyle Lafferty, qui aurait pu créer cette surprise mais avortée par Wojciech Szczesny, le gardien polonais. La première tranche s'est achevée sur un score de (0-0). «Les Polonais semblent maudits en cette première mi-temps. Malgré dix tirs à zéro et 63% de possession de balle». La seconde étape, totalement différente permet aux Polonais de faire la différence grâce a Milik, idéalement servi par Jakub Blaszczykowski (1-0, 52e). Piqué par ce but, les Irlandais - dont la majorité des joueurs issus des bas-fonds du professionnalisme anglais, certains évoluant en 3e division, à l'image de Conor McLaughlin - ne réussirent pas à venir à bout d'une équipe décidée à frapper fort et à faire échouer leurs actions souvent dangereuses, à l'image de celle de Conor Washington tout juste entré en jeu, qui a manqué la seule occasion solide des Verts : seul face au gardien polonais, il perd son duel. A la 76e, Lafferty y va de sa tentative désespérée en jonglant dos au but avant de placer une bicyclette qui passe largement au-dessus. Cela avait le mérite du panache. Mais le jeu collectif des Polonais était tel qu'il constituait un poison pour les Irlandais qui ne pouvaient pas venir à bout de cette équipe qui garde toutes ses chances d'aller un peu plus loin lors de sa prochaine sortie face à l'Allemagne, à Saint-Denis, pour une place au tour suivant. Alors que l'Irlande du nord tentera ce jeudi 16 juin, de survivre face à l'Ukraine à Lyon. L'Allemagne, une machine à marquer Le troisième match de la rencontre était ce duel Allemagne - Ukraine. D'entrée, tout le monde savait que l'Allemagne, comme le soulignait Mykhaylo Fomenko est «une machine à gagner, reste une machine.» Pour leur entrée en lice dans le groupe C de l'Euro-2016, les Ukrainiens ont en effet subi la loi des Allemands 2-0, ce 12 juin 2016 à Lille. «C'est évident qu'ils sont impressionnants, lâche Fomenko. J'ai déjà répondu à cette question. Je le répète : il s'agit d'une machine, composée de très bons joueurs. Les nôtres s'attendaient parfaitement à affronter de tels adversaires». Et pourtant, les Ukrainiens avaient tenté de briser cet esprit qui alimente les professionnels. Ils voulaient démontrer que les Allemands ne sont pas invincibles. La surprise a failli être créée à la 38e minute de jeu lorsque le juge de touche a invalidé un but de l'ailier Andriy Yarmolenko (40e), quelques minutes après que Jérôme Boateng a dégagé un ballon sur sa ligne de but (38e). Ce fut un Ouf de soulagement. «C'est génial d'avoir Boateng dans la défense, lance le sélectionneur allemand Joachim Löw, en conférence de presse. Jérôme a très bien réagi sur cette action et le ballon n'a pas franchi la ligne. Durant les premières minutes, ce furent les Allemands qui cherchaient la meilleure voie à prendre pour briser cette avalanche de tirs croisés, le doute commença à s'installer chez les Allemands. La Seconde mi-temps qui redémarre après que le défenseur central Shkodran Mustafi a ouvert le score à la 19e d'un coup de tête, suite à un coup-franc de Toni Kroos. Cette seconde partie plus offensive, grâce à un système de jeu plus ouvert et plus offensive. Un jeu plus mordant de creuser l'écart in extremis, sur une reprise du milieu de terrain Bastian Schweinsteiger (90e+3). L'Allemagne, première formation à inscrire deux buts sans encaisser. Le milieu de terrain, passeur décisif, a d'ailleurs été élu homme du match. «C'est toujours bon pour la confiance de gagner 2-0 et de ne pas encaisser de but, souligne-t-il. On a été très forts durant ce match, même si durant les quinze dernières minutes de la première période, on n'était pas concentrés et on aurait pu encaisser un but. Mais en deuxième période, je n'ai pas souvenir qu'on a subi.» Sami Khedira, le milieu défensif allemand, sourit : «On va améliorer les choses dès le prochain match. On ne peut pas tout faire parfaitement dès le premier match.» La Pologne, prochain adversaire de l'Allemagne, le 16 juin à Saint-Denis, est prévenu.