Il est nécessaire de créer une plateforme de dialogue entre le gouvernement et l'opposition afin d'analyser les effets de la crise économique engendrée par la chute des prix du pétrole, a déclaré, hier à Alger, le vice-président du Cnes, Mustapha Mékideche. Cerner les répercussions de la crise, les analyser et dégager des solutions radicales pour y faire face sont les différents axes que doit tenir en compte cette plateforme de dialogue pour laquelle a appelé vice-président du Cnes qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne lll de la Radio nationale, dans l'émission «l'Invité de la rédaction». Le responsable, qui affirmait qu'il est en faveur d'établir un dialogue politique entre l'opposition et le gouvernement, a expliqué que les pouvoirs publics «ont sous-estimé cette crise», s'interrogeant sur ce qui a été fait depuis pour en limiter les dégâts. Il faut noter que le gouvernement a présenté, lors de la dernière tripartite, le 4 juin, un nouveau modèle économique. Il s'agit d'une alternative face à la crise pétrolière, présentée comme une approche claire et consensuelle jusqu'en 2019 avec des perspectives à l'horizon 2030. Le modèle comprend des mesures visant à consolider la justice sociale sans surcoûts économiques, réformer la fiscalité et mettre le budget au service de la croissance et du développement humain et durable. Concernant ce sujet, le vice-président a souligné que le plus important réside dans l'effectivité de la mise en œuvre de ce plan. Par ailleurs, il avoue que ce n'est que grâce à la loi de finances de 2016 qu'a été véritablement prise en considération l'ampleur de la crise financière. A ce sujet, il énumère le premier axe qui relève de cette crise, il s'agit, selon lui, de la contrainte budgétaire. A ce sujet, Mustapha Mékideche explique sa conclusion en rappelant que le déficit budgétaire, évalué initialement à 25 milliards pour cette année, atteindra, selon ses estimations, les 30 milliards de dollars. Pour Mékideche, l'ampleur du déficit budgétaire attendu en 2016 signifie que «les éléments de réponse n'ont pas été suffisants pour prendre en charge cet aspect de la crise». En outre, le responsable considère qu'il va falloir utiliser d'autres moteurs pour mobiliser d'autres ressources budgétaires, vu que «notre capacité de résilience a diminué de 50%», a-t-il ajouté. En ce qui concerne le climat des affaires, Mékideche regrette le fait que son développement soit toujours retardé à cause du foncier. Pour régler ce dernier, il a appelé à déverrouiller les obstacles démocratiques pour en faciliter l'accès aux promoteurs. Dans ce cadre, il faut savoir que les walis ont été invités, pour la première fois dans l'histoire de la tripartite, lors de la dernière tenue le 4 juin, à lutter contre la bureaucratie. «C'est la première fois que nous invitons les walis à la tripartite. Nous les avons chargés de résoudre le gros problème du foncier industriel en collaboration avec les ministères de l'Industrie et de l'Intérieur», avait affirmé le Premier ministre lors de la 19e tripartite. «Réglez-nous le problème du foncier. Vous avez toutes les prérogatives pour le faire. Il faut juste préserver les terrains à vocation agricole et libérez le reste», avait-il insisté en s'adressant aux walis. D'autres solutions ont été présentées par le vice-président du Cnes qui s'exprimait sur les ondes de la Radio algérienne, il s'agit de « mettre à plat le système des subventions, prendre en main la question du gaspillage dans la dépense publique». Pour ce faire, il faut, selon lui, revoir à la hausse les prix des carburants et de l'électricité. A ce sujet, le nouveau ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, a déclaré, hier, que la hausse des prix «est inévitable pour stabiliser le groupe Sonelgaz et lui permettre de poursuivre ses investissements afin de garantir la continuation du service public».