La Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) a été rétablie dans la plénitude de son mandat après l'annonce du retour de la composante civile de cette mission expulsée par le Maroc, en mars dernier, après avoir affirmé que la décision était «irrévocable». Le premier groupe de 16 employés de cette mission qui se trouvent actuellement à Las Palmas (les îles canaries) devrait retourner ce jeudi aux territoires sahraouis occupés, a indiqué à l'APS une source onusienne. Il sera suivi par le retour d'un deuxième groupe de neuf autres employés qui avaient rejoint leurs pays d'origine après leur expulsion par les autorités marocaines. La même source précise que le retour des autres employés de la Minurso se fera progressivement jusqu'à la reconstitution des effectifs de la Minurso tels qu'ils étaient début mars, quand le Maroc a pris des mesures de rétorsion contre cette mission onusienne. Le Maroc a accepté de se soumettre à la décision du Conseil de sécurité de rétablir la mission de l'ONU dans la plénitude de son mandat dans un délai de trois mois qui devrait s'achever fin juillet, alors qu'il avait affirmé par le passé que sa décision était «irrévocable». Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, devrait présenter dès l'expiration de ce délai un rapport détaillé au Conseil de sécurité pour l'informer de la mise en œuvre de ses directives par le Maroc, selon la résolution d'avril dernier prorogeant le mandat de cette mission d'une année. Dans cette résolution, l'organe onusien avait déploré que «la capacité de la Minurso de s'acquitter pleinement de son mandat ait été limitée» par ces mesures de rétorsion en soulignant qu'il était «urgent que la Minurso puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions». Le 20 mars dernier, le Maroc avait expulsé 75 membres de la composante civile de la Minurso pour faire pression sur Ban ki-moon qui avait qualifié lors de son périple dans la région la situation dans le Sahara Occidental «d'occupation» illégale. Le Maroc avait aussi annoncé sa décision de suspendre sa contribution financière au fonctionnement de la Minurso. Au cours de cette visite, Ban Ki-moon s'est dit «attristé par une tragédie humanitaire au Sahara Occidental occupé qui dure depuis quatre décennies», promettant de relancer la médiation de l'ONU en vue d'engager des négociations directs entre le Front Polisario et le Maroc. Son porte-parole, Stéphane Dujarric, avait alors appuyé son constat en affirmant que le statut du Sahara Occidental reste à définir. C'est un territoire non autonome, avait-il affirmé. La position du chef de l'ONU lui a valu une campagne de dénigrement d'une rare virulence de la part du gouvernement marocain qui l'avait accusé «d'impartialité et de manque de neutralité». Le Maroc s'est mis en branle en organisant une marche qui avait visé Ban Ki-moon en personne : les manifestants ramenés des quatre coins du Maroc ont proféré des insultes et de fausses accusations envers le secrétaire général. Au lendemain de cette marche, et juste après avoir reçu Salaheddine Mezzouar, le chef de l'ONU a sévèrement recadré Rabat en dénonçant les attaques irrespectueuses envers sa personne et envers les Nations unies et en réaffirmant son attachement aux résolutions de l'ONU pour le règlement du conflit au Sahara Occidental.