L'entité sioniste n'a pas annoncé une position officielle concernant la présence militaire russe renforcée en Syrie. Les responsables israéliens observent un silence presque total, évitant tout commentaire positif ou négatif. Cependant, ce silence officiel n'a pas empêché l'inquiétude des responsables militaires exprimée dans les coulisses. C'est ce que les médias israéliens ont révélé, a rapporté le quotidien libanais asSafir. A vrai dire, les armements russes, en qualité et en quantité, notamment les armes de l'air et de terre, et l'alliance entre Moscou et les ennemis de Tel-Aviv en Syrie ont provoqué cet état de panique au sein de l'institution militaire israélienne dont parle les médias israéliens. Sur la base d'infomations rapportées par des sources militaires israéliennes de haut niveau, en particulier les forces de l'air israéliennes et maritimes, la chaîne israélienne Canal 2 annonce que personne ne veut s'exprimer publiquement sur cette question. Cependant, selon des officiers supérieurs dans les deux forces armées : «Nous n'aurions jamais imaginé que les choses allaient atteindre ce niveau. Nous sommes surpris par la quantité et la qualité des armements russes en Syrie, sachant que cette présence militaire affecte considérablement et stratégiquement nos deux forces armées aérienne et maritime.» Dans ce contexte, l'on comprend «la panique» des responsables. Car, cette panique n'est pas due seulement à la présence militaire russe mais surtout au croisement de facto entre les intérêts de la Russie et ceux des ennemis de l'entité sioniste, en particulier la stabilité de la position du président syrien Bachar al-Assad et de leurs alliés, contrairement à ce qu'aurait espéré l'entité sioniste. Les fuites des officiers supérieurs israéliens diffusées par Canal 2, confirment que les «maîtres du ciel et de la mer en Méditerranée, à savoir les forces israéliennes de l'air et de mer, ne sont plus ce qu'elles étaient. De même, l'engagement des navires israéliens de guerre en mer sans risque de menaces fait partie du passé», selon des officiers israéliens. Ils ajoutent que «la situation aujourd'hui est devenue différente, une situation dont nous sommes peu familiers», soulignant que «nous avions l'habitude de dire que si vous voulez savoir l'intention du président des Etats-Unis, regardez où sont leurs porte-avions, et si nous l'appliquons du côté russe, nous devons alors nous inquiéter surtout avec l'arrivée du seul porte-avions russe en Méditerranée orientale au cours de la semaine, ce qui est extrêmement alarmant pour l'armée israélienne. Canal 2 explique les risques et menaces qui pèsent sur le ciel régional qui n'est plus l'apanage des Israéliens et des Américains, puisque dorénavant il faut ajouter un facteur supplémentaire (la Russie) qui surveille le mouvement israélien dans la région. L'establishment militaire israélien admet que la Russie observe chacun de ses mouvements dans la région, et chaque avion dans le ciel ou chaque navire en mer. «Il n'y a aucun moyen d'échapper aux radars russes. Les Russes eux-mêmes avouent qu'Israël possède divers renseignements par divers moyens, y compris l'écoute électronique et la surveillance par air et par mer. Le rapport de Canal 2 évoque les intentions de la Russie à travers le déploiement de ses systèmes terre-air «S 400» et «S-300» en Syrie, sur la base de l'annonce par le porte-parole du ministère de la Défense russ que «la Russie ciblera tout objet non-identifié qui vise la Russie ou le régime syrien». Reste que ce qui préoccupe le plus dans la déclaration russe, c'est cette mise en garde contre «tout ceux qui croient pouvoir se cacher derrière la technologie, ceux-là doivent réfléchir à deux fois». Selon des sources militaires israéliennes, «Israël est désormais exposé dans la région face aux missiles intercepteurs sophistiqués, et ce, pour des dizaines d'années au moins.» Et donc, à la lumière de l'opposition entre les intérêts russes et israéliens, en particulier de l'Etat syrien, de son président et de ses alliés, le rapport fait valoir que «le potentiel de confrontation dans l'air ou en mer entre les pièces israéliennes et russes est sérieux, et en Israël on estime que ce moment approche...» «La Russie n'est pas un ennemi, nous travaillons pour éviter des frictions avec les Russes, mais ces derniers n'accordent aucune importance à Israël, ils font ce qu'ils veulent.» Ils estiment que «les intérêts russes en Syrie sont très importants d'où la coopération des Russes avec les plus grands ennemis d'Israël, dont l'Iran qui soutient le régime syrien, et coordonne avec eux les opérations sur le terrain», le rapport évoque la nécessité pour Israël de coopérer avec la Russie. Mais il conclut toutefois avec une note craintive, selon laquelle «personne n'est capable de définir en ce moment où finirant les choses, et lequel des deux intérêts vaincra l'autre ?»