Il a fallu attendre l'arrivée depuis un peu plus d'une année de l'actuel wali de Annaba, Youcef Cherfa, pour que l'on agisse sérieusement sur l'environnement, l'assainissement et l'embellissement des douze communes de la wilaya. Et particulièrement le chef-lieu ce cette wilaya soumis à toutes formes d'agressions parce que la gestion de la ville était sous l'emprise d'un groupuscule d'individus. Le directeur de l'exécutif local a mis le holà aux faux arguments utilisés dans une tentative de maintenir le statuquo. Cette tentative est le fait de certains zélés sur les trente-neuf membres de l'APW réunis en session ordinaire de cette institution ces mercredis et jeudis. Les zélés sont montés au créneau pour faire étalage de leur savoir-faire en matière de flagornerie. Ils l'ont fait sur un ton comminatoire comme pour sommer leurs pairs d'adopter une démarche de totale soumission au wali. Poussés par leur excès de zèle, ces élus ont au moyen d'arguments abracadabrants et dans une sorte d'excitation extrême proche de l'hystérie, n'ont pas arrêté de brosser dans le sens du poil. Ce qui a gêné le directeur de l'exécutif. Ce dernier a préféré évoquer des projets matérialisés depuis son avènement dans la wilaya, à réaliser ou à lancer. Il a parallèlement signalé de nombreux blocages. C'est ainsi que face au zèle de leurs pairs, d'autres élus sont montés au créneau pour recoller les morceaux. C'est que Annaba est devenue une ville délabrée, aux rues défoncées et asphyxiées par les gaz d'échappement de milliers de voitures. Hormis le centre-ville et les quelques voies de passage du wali, ordures, détritus et décombres jonchent le sol des cités et quartiers. Ceux qui l'avaient quitté à l'époque où elle était coquette sont atterrés, à leur retour, par la dégradation des infrastructures de cette ville. Elle n'était pas reluisante, certes, mais elle avait tout de même un aspect présentable. La surpopulation et l'anarchie qui se sont installées ont aggravé le laisser-aller. C'est ce constat auquel était certainement arrivé le wali avant de décider de réformer d'abord les mentalités et rétablir des règles que l'on a abandonnées par clientélisme politique. Les réticences et les refus de changer des habitudes tolérées depuis des années ont été difficiles à combattre. Mais la ténacité du wali semble s'être imposée. L'assainissement des rues a été très difficile à entreprendre à Annaba où le nombre de commerces informels a défrayé la chronique. Même si au centre-ville les parkingueurs continuent d'imposer leur loi, l'informel a disparu. Ces derniers temps, la réfection des rues, le nettoyage des trottoirs et le rétablissement des règles d'hygiène sont de retour. Assisté du secrétaire général de la wilaya et des membres de son exécutif, Youcef Cherfa est allé directement au lancement des projets dont l'extension du Cour de la Révolution. Etablie par un cabinet d'étude local, la maquette futuriste prévoit un prolongement à partir du vieux tribunal et du centre de rééducation en passant par le lycée Pierre-et-Marie Curie pour atteindre la caserne face au Sheraton, l'école primaire, l'ex-faculté de droit jusqu'au pont des suppliciés. Le tout se transformera en une immense esplanade avec une face du lycée une grand jet-d'eau faisant fonction de rond-point. Au programme aussi, un hôtel El-Amel, propriété de la wilaya à l'aéroport, un centre commercial pour la grande distribution au lieu et place du bidonville éradiqué de Bouakadia à proximité de la RN 44 avec le contournement de la ville, un pont reliant Sidi-Brahim à la cité Seybouse. L'appel lancé pour des propositions d'idées devrait décider de la finalité à accorder au site de 5 ha de M'Haffeur libéré de son bidonville.. La reprise de 52 forages pour capter et la consolidation des réseaux d'amener de l'eau potable, l'éclairage public du réseau routier aéroport-Annaba-Berrahal-Seraïdi, la démolition de 3 500 baraques et leur remplacement par 12.000 logements sociaux, une façade urbaine conforme aux normes internationales à Boukhadra, la mise en service en 2017 d'un des plus grands centres de formation administrative d'Algérie pour accueillir 1000 stagiaires dont des cadres et des élus, un 2e CHU, un centre de chirurgie pédiatrique sont d'autres acquis révélés par le wali. «Je vous demande de m'accompagner pour faire de Annaba une ville propre et totalement sécurisée», c'est par cet appel que le wali a ponctué son intervention Préalablement, le wali a révélé que le projet de la nouvelle ville de Dra Erich est bien avancé avec déjà 3 000 logements prêts à être attribués. Ce que confirme du reste le directeur général de l'EPIC Nouvelle-ville Draa Erich- Rachid Bouguedaf. Ce dernier a réussi à décrocher le visa nécessaire pour le lancement des opérations et une enveloppe financière de 3,60 milliards DA.