Les pays membres de l'Opep se réuniront aujourd'hui à Vienne, capitale autrichienne. Cette réunion formelle vient pour examiner la principale proposition de l'accord d'Alger qui s'attèle sur une baisse de la production tout en tenant compte des préoccupations de toutes les parties. Lors de cette réunion, les 14 pays membres de l'organisation doivent débattre de la proposition de l'Algérie retenue pour servir de base de travail afin d'aboutir à un accord final concrétisant l'accord d'Alger qui porte sur la limitation de la production au sein de l'organisation dans une fourchette entre 32,5 et 33 millions de barils/jour. La proposition algérienne que le Comité d'experts de l'Opep a retenue pour être soumise à la conférence ministérielle de cette organisation est basée globalement sur une réduction d'environ 1,1 million de barils par jour par l'Opep et une baisse de 600 000 barils/jour pour les pays hors Opep. L'Opep, qui avait réussi en septembre dernier à Alger à parvenir à un accord historique de baisse de la production, doit aborder à Vienne les détails et la répartition de ces volumes de réduction entre les pays concernés de façon à garantir un accord consensuel, juste et équilibré. Dans cette perspective, l'Algérie a multiplié depuis plusieurs semaines les négociations et consultations au sein de l'organisation pétrolière mais également avec les pays non membres, la Russie en tête. «L'Algérie a mis sur la table une proposition. Nous estimons que c'est une bonne proposition. Elle est équilibrée et elle tient compte des préoccupations de toutes les parties», avait déclaré récemment à l'APS le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa. La proposition algérienne tend, avec des efforts des pays Opep et non-Opep, à endiguer le déséquilibre entre une offre mondiale surabondante et une demande en progression modérée qui devrait perdurer jusqu'au premier semestre 2017. Après avoir rencontré plusieurs de ses homologues de pays Opep, Boutarfa s'était rendu lundi dernier à Moscou, en compagnie du ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino, où il avait eu des entretiens avec le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak. L'objectif étant d'obtenir de pays non-Opep (notamment la Russie, premier producteur mondial de pétrole) une coopération et un engagement à soutenir l'accord d'Alger en ajustant leur production en faveur d'une stabilisation durable des marchés pétroliers. Même si un optimisme quant à la réussite de la prochaine réunion de l'Opep se dégage à l'issue des récentes rencontres entre Boutarfa et ses homologues de l'organisation (Arabie saoudite, Qatar, Iran...), le ministre a avisé qu'un éventuel échec pourrait affaiblir davantage les cours qui peinent actuellement d'atteindre le seuil psychologique des 50 dollars le baril. Ce sera, a averti le ministre, une sanction du marché qui pourrait conduire les prix à chuter en dessous du seuil des 40 dollars. En revanche, a-t-il avancé, un bon accord conduira «à stabiliser le marché et les prix autour d'une fourchette comprise entre 50 et 55 dollars» voire 60 dollars vers la fin de l'année.