Dans un entretien accordé, hier matin, à la Chaîne 3 de la radio nationale, dont il était l'invité de la rédaction, le ministre chargé de l'Economie numérique auprès du ministère des Finances, Moutassim Boudiaf, a commenté, le lancement, hier, de la télé-déclaration fiscale adossée au mode de paiement des achats par carte bancaire (e-paiement) qui, lui, est effectif depuis le 4 octobre dernier. Il explique qu'il s'agit d'un nouveau mode de paiement ouvert aux opérateurs économiques, pour leur permettre à travers deux portails web, l'un commun à l'ensemble des opérateurs économiques pour faire leur télé-déclaration des impôts mensuelle qu'ils ont l'habitude de payer, à savoir, précise-t-il, le G-50, et le deuxième portail web est celui de leur banque, différent d'un opérateur à l'autre, pour pouvoir ordonner par un ordre de virement à distance ce paiement. C'est donc, précise-t-il, un télépaiement adossé à une télé-déclaration qui n'a rien à voir avec le e-paiment qui, lui, s'appuie sur une carte de paiement. Il poursuit, en expliquant que la spécificité du télépaiement est qu'il ne s'appuie pas sur une carte de paiement mais au contraire fait usage d'un virement électronique ordonné sur une plate-forme qui est celle de la banque grâce à un ordre de virement qu'il fait à distance et il vient appuyer une télé-déclaration pour lui donner sa vraie dimension, car une télé-déclaration doit être soldée par un paiement à distance, pour éviter à l'opérateur de se déplacer. Il fait remarquer qu'il s'agit de grandes entreprises qui émargent à la direction des grandes entreprises économiques (50% de la fiscalité ordinaire), et qui constituent un potentiel de plus de 2 700 entités. C'est cette population d'acteurs économiques qui est concernée par cette première phase qui se fait à travers 13 banques, c'est-à-dire les 6 banques publiques et 7 banques privées. Moutassim Boudiaf fait savoir qu'un travail se fait sur d'autres thématiques pour la modernisation des institutions mais, ajoute-t-il, cette modernisation des systèmes financiers passe par la modernisation des trois acteurs concernés par l'information sur la finance publique, à savoir le budget, la comptabilité et les impôts, puis l'institution des Domaines et celle des Douanes. A propos du système de paiement des achats par carte bancaire, CIB, depuis le 4 octobre à ce jour, il y a 5.000 transactions en un peu plus de deux mois et 930.000 mots de passe ont été distribués aux détenteurs de ce type de carte, mais, sur le portail web, il y a eu seulement 3000 demandes de commande de carte, les commandes se sont faites surtout en agences. Au départ, il y avait 11 banques, maintenant elles sont 16 - dont Algérie Poste, qui est venue avec sa propre plateforme - à offrir ce service, dit-il. Le portail web a enregistré 280 000 visites, la vidéo portant usage de la CIB a été visualisé plus de 10 000 fois Il précise, d'autre part, que ce moyen de paiement n'a commencé à concerner que le règlement des factures de consommation d'eau de SEAAL, et assez rapidement, ce sera l'ADE ; la prochaine étape, après accord avec la Sonelgaz, devant porter sur le règlement, à l'échelle nationale, de celles de l'électricité et du gaz, qui devrait, dit-il, se concrétiser avant la fin de 2017, puis ensuite les grands services comme les sociétés d'assurance, l'AADL, l'OPGI d'Oran (à titre d'opération pilote). Il estime qu'il y a un besoin de sensibiliser les usagers davantage, pour qu'il fasse usage de ce nouveau système de paiement, considérant que c'est celui-ci qui pourra contribuer à générer des transactions et à accélérer l'appropriation de la monétique en Algérie. A propos du mobile-paiement utilisé pour payer des achats par l'utilisation d'un téléphone portable, M. Boudiaf signale qu'il s'agit d'un moyen complémentaire au paiement par carte bancaire et son introduction devrait intervenir avant la fin de l'année 2018. Il annonce, par ailleurs, que le texte sur le e-commerce sera présenté au gouvernement durant le mois en cours par la ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication.