Le premier prix, l'Olivier d'Or, du meilleur long métrage de la 15e édition du Festival culturel national du film amazigh a été attribué, jeudi, au film Le combat du cœur du réalisateur Mohamed Rahal, à la Maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, lors de la cérémonie de clôture, en présence des autorités civiles et militaires de la wilaya, à leur tête le wali, Mohamed Bouderbali et du ministre de la Jeunesse et des Sports, Lhadi Ould Ali. Deux comédiens de ce même film, Le combat du cœur, Fahima Djayette dans le rôle de Sarah et Salim Miloudi (Wissam) ont décroché les prix des meilleures interprétations, féminine et masculine. D'une durée de 2h 20, ce long métrage relate un conflit de générations et traite des fléaux sociaux qui rongent la société. «Sarah, une fille issue d'une famille pauvre et surtout conservatrice, vit, dans sa quête d'émancipation, l'enfer, notamment depuis son succès à l'examen du baccalauréat. Devant le refus de ses parents, père alcoolique et frère toxicomane, de rejoindre les bancs de l'université, elle décide de se suicider avant que Wissam, un jeune issu d'une famille riche la sauve miraculeusement. La jeune fille et le jeune garçon se retrouvent, quelques mois après à l'université et nouent une relation, vite fragilisée par le refus des parents de Sarah de cette alliance de sang (mariage), contraignant ce couple à fuir pour oublier les souffrances et enfin s'unir par les liens de mariage. Le couple vivra alors un cauchemar jamais imaginé et se rendra compte en s'apercevant de l'existence d'un conflit de génération avant que les parents ne finissent par donner leur accord à ce mariage. Dans la catégorie court-métrage, le prix l'Olivier d'Or est revenu au film «Je te promets...», de Mohamed Yargui, pour ses qualités techniques et artistiques, pour reprendre le président du jury de cette section, Abdelkrim Tazarout, invitant ce jeune réalisateur à se lancer dans le long métrage. Pour le film d'animation, le prix de l'Olivier d'Or a été décerné à l'œuvre Inezra mazal anzar, de Karim Bellabed pour, a argumenté M. Tazarout, son côté visuel, humoristique et, son excellent dialogue. Pour le documentaire, la première distinction de ce Festival, l'Olivier d'Or, est revenue au réalisateur mozabite, Mustapha Bouksani pour son film Ithran N Lmulud qui traite de la célébration de la fête du Maoulid Ennabaoui dans la région d'El-Guerrara (Ghardaïa). «Ce documentaire prouve que le cinéma d'expression mozabite n'a rien à envier aux autres productions cinématographiques d'expression amazighe, tant par la thématique que par la maîtrise des techniques de production, cadrage, et autres valeurs de plans», a-t-on estimé. Le même jury a, en outre, attribué deux prix d'encouragement aux réalisateurs Malek Amirouche pour son film Nna Ldjoher Amhiss, une femme d'exception, et à Amirouche Hadjemi pour Kani Kan. S'agissant du concours du meilleur scénario, le prix est revenu à la comédienne Boualem Djamila, pour son texte El-Djarh Ourenhelou. Dans une brève prise de parole, le ministre de Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, a indiqué que ce rendez-vous culturel annuel, devenu, au fil des années, incontournable, a grandement contribué à la valorisation de l'identité nationale à travers la promotion de sa composante amazighe. «Au fil des éditions, cette manifestation culturelle annuelle dédiée au Septième art ne cesse d'évoluer au plan de la qualité des production en lice», a-t-il fait observer. Pour sa part, la directrice de la culture de la wilaya, Nabila Gouméziane, a salué l'engouement du public pour ce rendez-vous culturel annuel du Septième art qui aspire, a-t-elle indiqué, à devenir, dans un futur proche, le plus grand rendez-vous du cinéma en Algérie. «Pour cette année, nous avons enregistré un public important venu apprécier les films en compétition, avec des questionnements pertinents et des débats intéressants. Nous avons également remarqué une affluence particulière au niveau des localités, notamment au niveau de Aïn El-Hammam avec la réouverture de la salle de cinéma, entièrement rénovée par notre direction, un projet que Ould Ali El-Hadi connaît bien pour l'avoir lancé en 2012», a-t-elle poursuivi. Durant cinq jours, a encore indiqué Mme Gouméziane, Tizi-Ouzou a vibré au rythme du cinéma et de la culture amazigh, avec plusieurs conférences suscitant des débats très fructueux et des expositions ayant trait au cinéma et aux personnalités cinématographiques algériennes, abritées par les différentes structures. «Merci à la cinémathèque algérienne, à son directeur M. Semiane, au commissaire de l'exposition ayant trait au cinéma en Algérie depuis l'independence à nos jours, M. Ahmed Bejaoui, à l'Ecole régionale des beaux-arts d'Azazga qui a illustré le cinéma avec les arts plastiques et merci à studio 21 pour sa précieuse participation.» Pour cette 15e édition du FCNAFA, 25 films, dont 9 documentaires, 8 courts métrages, 5 longs métrages et trois films d'animation étaient en lice, rappelle-t-on.