Le café littéraire de Béjaïa a invité samedi dernier Rachid Sidi Boumedine, spécialiste de la sociologie urbaine, actuel directeur associé au CREAD, et auteur de multiples rapports techniques, d'articles et de communications et de diverses publications. Si le gros de ses œuvres tourne autour de l'urbanisme, l'architecture, la géographie, de la ville et du béton, il n'en demeure pas moins qu'il s'est également essayé à l'histoire à travers «Ya ouled ! Parcours d'un indigène» et même dans l'art culinaire et la cuisine traditionnelle en Algérie. Sa polyvalence et pluriculturalité due à sa longue expérience et l'étendue des espaces de savoir explorés lui permettent d'aborder autant de thèmes, et de s'étaler sur tous ses contours. Il ne peut, en fait, évoquer un sujet unique sans en déborder sur d'autres, avec un esprit critique. Probablement, en raison de leurs profondes liaisons, de leurs rapprochements, ou par défection de la sociologie, qui ne peut reconnaître en rien, la perfection. Au théâtre régional Malek Bouguermouh, c'est le bidonville qu'il a évoqué dans ses étendues sociale, culturelle, humaine, historique... et d'autres aspects qui échappent, mais que lui a mis dans un même panier et référencié par son livre «Bétonville contre bidonville, cent ans de bidonvilisation à Alger», qui revenait après chaque escapade, pour scruter de lointains renvois dans le temps et l'espace. Pour cet auteur, le baraquement, l'habitat précaire, c'est à la fois tout et n'importe quoi. Notion fourre-tout, trompeuse et désignation dévalorisante avec différents glissements de sens, qui déprécient le citoyen, par la sociologie, l'illusion de transparence. On élimine le bidonville en relogeant les gens dans le bétonville, avec tout le caractère dû aux mêmes entassements, à sa mal-vie, à sa promiscuité... loin de toute stratégie familiale et du vivre- ensemble. Pour l'orateur, on ne lui change absolument rien, on lui crée d'autres contraintes... pour paraphraser l'orateur, «on lui refait une autre misère». En conclusion, signera-t-il par rapport à cet aspect, la vigilance du bidonville et la même. Quant à l'urbanisme, il suppose normes, études... et partant de la, tout une esthétique dans le bâti, n'est-ce pas là, l'esquisse d'une ville de rêve recherchée par tout esprit cartésien, dont la réalité du jour et tout la cupidité marchande n'en veulent pas. C'est le sens même de l'éternelle bataille...