Apparemment, les pourparlers de paix en Syrie ont pour but de mettre fin à une horrible guerre, commencée il y a six ans, or, la réalité semble s'orienter davantage vers une guerre internationale menée sur les champs de bataille de la Syrie, que d'une guerre civile en Syrie elle-même. A Genève, le régime syrien et ses opposants ont quitté les négociations de paix comme ils les ont entamées, sans vraiment se parler. Comme attendu par bon nombre d'observateurs, le résultat est maigre. L'opposition évoque quand même une session «plus positive que la dernière». L'envoyé de l'ONU Staffan de Mistura parle d'un agenda maintenant «clair». Une nouvelle rencontre doit avoir lieu dans quelques semaines. On retiendra deux annonces. Des progrès sur un éventuel échange de prisonniers entre le régime et les rebelles, et l'inscription d'un nouveau point à l'ordre du jour, comme le réclamait Damas : la lutte contre le terrorisme. Le sujet sera aussi traité lors des négociations parallèles d'Astana, au Kazakhstan. Pour le reste, pas grand-chose. De loin, ça pourrait ressembler à un échec. Mais ce n'est pas l'avis de l'éternel optimiste Staffan de Mistura. Devant la presse, il a brandi la photo des deux camps qui se sont réunis un court moment dans la même salle, rappelant qu'il n'y a pas si longtemps, l'image aurait été inimaginable. Retour des délégations prévu avant la fin du mois, pour un cinquième round de pourparlers. La guerre sera d'ici là dans à sa sixième année. Elle aura déjà fait plus de 400 000 morts. «Il fallait pendant cette semaine et demie parvenir à un ordre du jour pour les négociations, ce n'est pas une mince affaire puisque nous avons toujours échoué dans les sessions précédentes sur l'ordre du jour ; le régime d'Assad continue de refuser de discuter même de la transition politique... La transition politique s'impose puisqu'elle est dans les documents internationaux de référence. Elle comprend les élections, la Constitution, il s'agit bien d'une transition politique. Ceci a été le mot-clef de toutes nos sessions avec l'équipe de Staffan de Mistura», affirme l'un des porte-paroles de l'opposition ; «il ne s'agit pas du tout d'un échec... Nous sommes assez proches d'un accord sur cet ordre du jour !»