Les derniers jours de la campagne sont mis à profit par les candidats favoris qui ont pratiquement tous tenu leur dernier meeting. Et les uns et les autres, yeux rivés sur les tendances sondagières, ont sorti l'artillerie lourde pour pilonner l'adversaire. Les choses ont légèrement bougé et les écarts entre les favoris notamment se sont réduits, entrant, dit-on, dans la marge d'erreur. Sauf que les lectures qui en sont faites posent problème. A l'évidence, dans le but d'influencer les électeurs d'une manière ou d'une autre, les resultats des dernières enquêtes sont commentés et pris ou par excès ou par défaut, selon que l'on souhaite favoriser ou léser tel ou tel candidat. A titre d'illustration, l'erreur de tolérance du taux attribué à Emmanuel Macron est défalquée quand celle de François Fillon est ajoutée pour en faire des taux étriqués. Naturellement, cela donne de fait le sentiment que ces deux candidats, jouant au coude à coude, gardent leur chance intacte pour accéder au second tour. Le nombre d'indécis a certes baissé mais sans que les sondages puissent déterminer quel candidat en bénéficie. La question est de savoir quel candidat justement aurait un vote caché et bénéficierait d'une telle réserve de voix, estimée à environ un tiers des électeurs? Au regard des meetings et vu que la parole raciste s'est libérée depuis déjà un moment, il n'y aurait aucune raison pour que les partisans frontistes cacheraient leurs intentions. Par ailleurs, La tempête médiatico-judiciaire qui a frappé le candidat de la droite a scellé l'alliance et la fidélité indefectible entre François Fillon et ses partisans. L'on ne peut imaginer un seul instant qu'un vote caché à son profit se manifesterait le jour du vote, comme il n'a de cesse de le répéter. A l'opposé, un réservoir d'indécis conséquent pourrait bien se situer dans le côté gauche de l'échiquier politique français qui attendrait qui de Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon serait en position indetronable et profiterait du vote utile pour se hisser au second tour Preuve en est, sur le terrain les événements ne se déroulent pas de la même manière. Quand Emmanuel Macron rassemble 20 000 personnes en liesse, heureuses de participer à une aventure nouvelle, lors de son rassemblement à l'AccorHôtels Arena de Bercy (Paris), un meeting qui a vu la participation d'une belle brochette des personnalités ayant rallié le mouvement En Marche !, lorsque Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise à l'élection présidentielle en meeting, mardi dernier, en chair et en os à Dijon, dédoublé grâce à des hologrammes dans six autres grandes villes de France, Nantes, Montpellier, Nancy, 0Grenoble, Clermont-Ferrand et au Port, à l'île de La Réunion, s'adresse à un total de 34 000 insoumis enthousiastes, le candidat de la droite, François fillon, fait mine, lui, de rassembler son camp qui joue la carte de l'unité. Une simple unité de façade à vrai dire, car les ténors du parti Les Républicains sont à peine visibles dans les réunions publiques et, jusqu'ici, ont assuré qu'un service minimum dans les médias. Dans ses déplacements, l'ex premier ministre est à chaque fois accueilli par des cortèges hostiles et au son du bruit des casseroles. Dans les meetings, les citoyens ne se bousculent pas, des rangées entières restent libres. Au point où un élu LR, un filloniste, en voulant se moquer d'un meeting vide de Macron, a publié une photo sans qu'il ne s'en aperçoive qu'il s'est agit en réalité d'un cliché pris pendant un meeting de son champion. Au vu de tous les événements qui on marqué le cheminement de la campagne électorale, celle-ci devrait laisser des traces. Ce sont les alliances et les petits arrangements du second tour quu vont en pâtir. A moins que l'hostilité entre rivaux en politique n'est qu'une éphémère suspension de l'amitié.