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La nouvelle vague plastique algérienne
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 05 - 2017

Entre les cimaises aérées de l'Espace contemporain à El-Achour, un attroupement : le plasticien Karim Sergoua fait la visite guidée d'une exposition, il ponctue ses phrases en arabe de quelques mots techniques en français.
Les questions fusent, et les réponses se font en rafale... le peintre décrit les peintures aux murs, il se lance dans un laïus digne des plus efficaces conférences. Parmi les gens de ce public si particulier, fait de jeunes artistes, de curieux, d'amateurs d'art, un jeune, gilet sans manche gris, pantalon classique, élégant, il porte une barbe en collier, sourit difficilement face à l'objectif de l'appareil. La timidité le paralyse, il s'appelle Zakaria Moustari, jeune, modeste, il est là pour une exposition qui ne manquera pas d'être générique pour les futures monstrations. Dans la série de peintures qu'il propose depuis le 13 mai dernier, le sujet prend le pas sur la technique, plus de vingt peintures de formats divers, quelques-uns moyens, d'autres grands, le peintre, né en 1983 à Bordj Bou-Arréridj, travaille essentiellement à l'huile. Il est issu de la ville de Batna où il accomplit ses études primaires et secondaires. Il intègre l'école des Beaux-arts de cette ville aurésienne où il obtient un diplôme national d'études des Beaux-arts en communication visuelle en 2007. De 2008 à 2010, il étudie la restauration et la conservation des biens culturels aux Beaux-arts et au musée national « Ahmed Zabana » dans le cadre de la coopération entre l'Algérie et l'Espagne, en partenariat avec l'Agence internationale de la coopération espagnole, ARSF (Association des restaurateurs sans frontières). On le remarque dans plusieurs expositions collectives pour enfin réaliser une individuelle au Palais de la culture de Skikda en 2014 où il exprime enfin la plénitude de son talent, une exposition qu'il réitérera en 2015 dans sa ville natale de Bordj Bou-Arréridj. Le talent le suit de près, il obtient le 3ème prix de la 3ème édition du prix de peinture rapide Rosalcazar, en mai 2010 à Oran, et le premier prix du président de la république pour les jeunes créatures « Ali Maâchi » pour les arts plastiques en 2015. Pour cette année, le prix de la jeune création en peinture Société Générale lui sera remis. Il clôt un cycle de création ardue et intègre par la grande porte le monde des arts à travers une exposition florilège de ses plus belles œuvres au sein de l'Espaco, dans une présentation très originale. A l'aise dans ses baskets, Zakaria perd toute forme de timidité quand il se raconte à travers ses œuvres. Peintre assidu et invétéré, il se lance dans des récits où chaque œuvre prend sa place dans ses introspections. En effet, la couleur est précisément au rendez-vous, des compostions subtiles, jamais symétriques, des sujets fulgurants, critiques, très bien menés sur de la toile, avec de la peinture à l'huile, strictement choisie pour donner le ton à une expression méditerranéenne, rehaussée de traits cinglants. Les sujets semblent être la réincarnation de récurrences qui sont parallèles à cette nouvelle expression des jeunes algériens en peinture. Adlène Samet, Mehdi Djellil, Yacine Aïdoud, Tamzali, Miya, Bencheikh Lefgoun...et tant d'autres qui animent la nouvelle vague de la peinture algérienne. Zakaria Moustari propose des « scènes » puissantes, faites de sujets actuels, transformés en nouvelle légende artistique post-terrorisme, elles ne s'encombrent pas de polémiques stériles, reviennent aux fondamentaux créatifs, dont l'humain reste l'essence de création. Ici un clown pathétique, un peu dessiné comme un Arlequin perverti, la grimace et le nez rouge ne trompent pas sur la thématique, il porte dans une brouette une autruche lascive...que le lecteur fasse sa propre analyse. Là-bas, un format vertical, laisse un « cri » immense s'échapper d'une bouche grimaçante farouchement expressionniste qui occupe tout le format. Sur un grand mur, un petit pharaon semble défier un étrange personnage aux commandes d'un hélicoptère radiocommandé, une marelle dessinée sur le sol. Dans sa série de travaux horizontaux et verticaux, Zakaria Moustari, conscient de son pouvoir cathartique, exorcise nos peurs, nos doutes et notre sens de la politique pour rester dans la « mythologie » algérienne, faite des multiples influences historiques, sociopolitique, anthropologique qui guident les pas de la jeunesse algérienne dans la conscience, le talent et la critique. Il semble alors admis que ce plasticien parmi d'autres appartienne à cette nouvelle figuration critique qui allie l'originalité d'un traitement plastique très intéressant, ancré sur les codes méditerranéens qui usent de la légende, de l'actualité, pour installer un art qui interpelle plus qu'il ne plait, même si on se régale face à la qualité de ce travail. Les sujets sont composés librement, ils évoquent plus qu'ils ne dénoncent frontalement et tapent juste par la qualité d'exécution. Zakaria Moustari compose des scènes qui assemblent des notes insolites, personnages panurgiques, démiurges déchus ou pas !? Sans jamais laisser indifférents. Là est son art, là est son talent dans ce panégyrique de la nouvelle jeune création algérienne, chapeau bien bas, en voilà un autre venu bouleverser la fourmilière pour notre plus grand plaisir. Exposition, Zakaria Moustari, du 13 mai 2017 et en continuation à l'Espaco, espace d'art contemporain, Résidence CMB, 196, Oued Terfa, El-Achour, entrée libre, renseignements au 023 243927

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