Et si un pays pouvait être assimilé à une entreprise économique et évalué comme telle ? Combien d'entre eux pourraient-ils échapper à un dépôt de bilan ? Quelqu'un disait qu'il faudrait « traiter les citoyens aussi bien que les actionnaires ». Les citoyens ont bien une part de ce pays, ou plutôt de cet Etat, pourquoi ne seraient-ils pas donc considérés comme des actionnaires ?Certes, un pays n'est pas une entreprise, mais en réalité, il peut l'être quand il fait faillite, c'est-à-dire quand il est endetté et qu'il n'est pas en mesure de payer ses dettes. Un dépôt de bilan devant les instituions financières, tel le FMI. Seulement, les Etats ne rendent pas compte aux citoyens alors que ces derniers sont propriétaires en vertu du vote qui exprime une souveraineté populaire. Pourquoi alors qu'à chaque mouvement de foules, à chaque grève qui promet de durer, il y a de la part des pouvoirs publics, cette crainte de récupération par l'opposition ou par la subversion. Cette crainte n'est pas exprimée alors que les populations sont en droit de savoir. La crainte d'une récupération pouvait paraître fondée légitime durant les années 90. Mais, après, ce ne serait plus le cas. On a bien vu Abassi Madani et Ali Belhadj tenter, mais, en vain, comme en octobre 1988, de récupérer le mécontentement. Nous sommes dans un contexte stratégique totalement différent. Peut être serait-il perçu que les menaces majeures (pour le pouvoir), puissent provenir des manifestations de colère et peut être serait-il estimé qu'il serait possible que les conditions d'un embrasement national généralisé pourraient être réunies. Les menaces résident plutôt dans l'absence de traitements en amont des facteurs de crise, dans l'absence des élus et des partis également en amont de la crise. Il ne sert à rien de mettre en place des organismes de prévision non accompagnés par ceux du traitement préventif non sécuritaire. Les vulnérabilités du pays par rapport à de telles menaces, pourtant conjurées, résideraient dans la conviction des populations qu'il n'y aurait pas de politique fondée sur le dialogue permanent comme instrument stratégique de prévention et même de traitement curatif. Serait-ce la rencontre entre le mécontentement social et la posture de veille de la subversion qui soit conjurée, ou celle de la politisation des grèves et des manifestations ? Pourquoi le dialogue permanent n'est-il pas envisagé comme un constituant de la bonne gouvernance ? Pourquoi des actions d'urgence politique ne se mettent pas en œuvre dès le lendemain des discours présidentiels ? Nous sommes dans une situation; nous l'étions également et constamment, où on perçoit un écart entre les principales orientations et les Les actions.