Réunis en session ordinaire, les membres de l'Assemblée populaire de wilaya d'Annaba avaient à étudier pour une éventuelle approbation, le budget complémentaire 2017. Il a été fixé par la Direction de l'administration locale à plus de 3,40 milliards de dinars. D'aucuns s'attendaient à des nouveautés dans le sens du plus ou du moins des recettes et dépenses. Il n'en a rien été. Il s'agissait beaucoup plus d'une session sans lendemain. Les documents présentés attestaient beaucoup plus d'une certaine stagnation. Tout est resté au même niveau qu'il ne l'était l'année écoulée. En fait, rien n'a changé. En effet, la case d'une éventuelle réduction ou augmentation était constamment vide. On revenait à la lecture des mêmes montants pour des mêmes dépenses. Tant et si bien que d'aucuns se sont posés la question si le document remis aux participants n'est pas une copie du budget complémentaire 2016. Et pourtant, à l'écoute du discours d'ouverture du président de l'APW Farouk Djeraïa, l'on avait décelé comme un appel à la mise en route effective de l'austérité. C'est-à-dire une révision à une forte baisse des dépenses de la wilaya. De son côté, le wali Mohamed Salamani a révélé que la wilaya d'Annaba dispose d'importantes réserves financières. Elles sont le résultat de la non-matérialisation de nombreux projets socioéconomiques. Il a cité, pour l'exemple, les 140 millions de dinars disponibles dans les caisses de la commune de Chétaïbi. «Ils serviront à débloquer la situation des forages d'eau potable réalisées et non exploitées au profit des habitants de cette collectivité», dira-t-il. Il devait ajouter : «Ceux qui ne sont pas en mesure d'assumer leur mission doivent céder leur place. Nos engagements vis-à-vis de la population doivent être respectés». Des termes qui n'ont pas incité certains élus spécialistes du lèche-bottes à plus de prudence dans leur manière de distribuer des quitus de satisfaction. Et pourtant, le constat établi par le directeur de l'exécutif installé depuis seulement quelques jours est alarmant. Il fait référence à la situation très aléatoire des habitants de la commune et des localités de Chétaïbi. Il a pointé du doigt des membres de l'exécutif de wilaya qualifiés de défaillants. Mohamed Salamani s'est attardé sur la nécessité de lancer à Chétaïbi les travaux de mise en place ou de réhabilitation des conduites d'eau potable. Il ne s'est pas arrêté à ce niveau de constat. En bordure de mer située à 70 km du chef-lieu d'Annaba, la commune de Chétaïbi est confrontée à la rareté de l'eau potable. Bien que cette situation perdure depuis des mois au grand dam des habitants. Mais pas des élus de l'APN, du Sénat et leurs pairs de l'APW et des APC. Ces derniers sont restés de marbre. La même situation est vécue depuis des mois par la population de Seraïdi. Ces deux communes voisines n'ont toujours pas d'eau potable à ce jour. Pour faire face à leurs besoins, leurs habitants sont contraints de se soumettre à la loi des conducteurs de citerne d'eau. Le wali a donné des instructions fermes à la Direction de l'hydraulique et celle de l'ADE pour remédier rapidement à cette situation. Sera-t-il entendu ? Le doute est permis. Des engagements similaires pour solutionner définitivement ce problème d'alimentation en eau potable de la population de Chétaïbi et Seraïdi avaient été pris à l'époque où la wilaya de Annaba obéissait aux directives du wali de l'époque Mohamed Ghazi. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts et rien n'a changé. On en est aux mêmes engagements de réception des travaux, mais sans suite. Le problème de l'eau potable à Chétaïbi et Seraïdi est venu s'ajouter à ceux exprimés et jamais matérialisés il y a plusieurs années. L'on cite notamment le CREPS de Seraïdi, une dizaine de ministre et pas moins de 4 walis ont exprimé les mêmes engagements. Sans suite. C'est aussi l'ancienne gare routière du Bd de l'ALN, la piscine plympique Plaine Ouest confrontée à des difficultés d'exploitation, le centre d'enfouissement technique et bien d'autres projets entamés, certains livrés avec des malfaçons avant d'être abandonnés. Entretemps, des élus de l'APW continuent d'applaudir le wali, échanger des congratulations et pousser des youpi comme s'ils avaient décroché la lune. Et lorsque ces mêmes élus oublient qu'à Annaba, il y a deux équipes en ligue 1 amateur et qu'elles doivent avoir les mêmes chances au début de la saison, c'est qu'il y a anguille sous roche. Il y a cinq années, avec les mêmes sousbassements de la direction sous le commandement de Aïssa Menadi, l'USM Annaba avaient engagé durant trois saisons plus de 749 millions dinars pour accéder. Elle a été reléguée. Avec comble de la déchéance, une place en ligue 1 amateur. «Nous n'admettrons pas que les moyens financiers de l'Etat destinés au sport amateur servent à assouvir les desseins d'une équipe dirigeante au détriment de plusieurs autres. Il faut faire en sorte que l'aide financière de l'Etat soit accordée dans le strict respect de la loi en la matière», ont estimé des dirigeants de différents clubs.