Les effets de la crise commencent à s'accentuer, d'ici la fin 2017, les réserves de change baisseront à 97 milliards de dollars, selon les statistiques révélés hier par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, alors que ce taux ne devrait pas baisser au-dessous de la barre des 100 milliards pour tenir le coup. «Les réserves de change étaient à 105,8 milliards de dollars à fin 2017», a déclaré, hier, le ministre des Finances lors de son intervention devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour présenter le projet de loi portant amendement de l'ordonnance relative à la monnaie et au crédit. Pour rappel, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait indiqué jeudi dernier devant l'APN que les réserves de change du pays s'étaient établies à 103 milliards de dollars à fin août 2017 et qu'elles devraient reculer à 102 milliards de dollars à fin septembre 2017. Le matelas de devises de l'Algérie était à 114,1 milliards de dollars à fin décembre 2016 contre 144,1 milliards de dollars à fin 2015. Les réserves de change de l'Algérie ont baissé à 114,1 milliards de dollars (mds usd) à fin décembre 2016 contre 144,1 milliards usd à fin 2015. Entre fin décembre 2015 et fin décembre 2016, le matelas de devises de l'Algérie a ainsi baissé de 30 milliards de dollars. Pour rappel, les réserves du change de l'Algérie s'étaient établies à 121,9 milliards usd à fin septembre 2016 et à 129 milliards usd à fin juin de la même année. Après de successives et considérables hausses, les réserves de change de l'Algérie ont commencé à connaître un fléchissement depuis 2014 sous l'effet combiné de la baisse des cours pétroliers et des exportations des hydrocarbures ainsi qu'une hausse fulgurante des importations. L'élan que prenait le niveau du matelas de devises fut freiné dès le début 2014, lorsque le niveau des réserves s'approchait des 195 milliards usd à fin mars 2014, mais amorça, par la suite, une tendance baissière en s'établissant à 193,27 mds usd à fin juin 2014, avant de descendre encore à 185,27 mds usd à fin septembre de la même année. Auparavant, et particulièrement depuis 2006, les réserves de change montaient à hauteur, parfois, de 20 milliards usds annuellement en s'établissant à 77,8 mds usd en décembre 2006, à 110,2 mds usd à fin 2007, à 143,1 mds usd à fin 2008, à 147,2 mds usd à fin 2009, à 162,2 mds usd à fin 2010, à 182,2 mds usd à fin 2011, à 190,6 mds usd à fin 2012 et à 194 mds usd à fin 2013. Toutefois, l'envolée des importations et la forte chute des cours pétroliers ont fortement contribué dans l'amenuisement des flux alimentant les réserves de change du pays. Après avoir fluctué entre 101,45 et 115,79 dollars au cours de l'année 2013, le baril de Brent a viré depuis l'été 2014 en dégringolant jusqu'à moins du seuil critique de 30 dollars début 2016, avant de se stabiliser autour de 55 dollars actuellement. L'envolée des importations et la forte chute des cours pétroliers ont grandement contribué dans l'amenuisement des flux alimentant les réserves de change du pays. Outre la baisse des réserves de change, sous l'effet conjugué du recul des prix du pétrole et une explosion exponentielle des importations, l'année 2016 aura été aussi celle du quasi- épuisement du Fonds de régulation des ressources (FRR), sollicité pour combler un déficit abyssal qui ne cesse de se creuser. Avec un prix du baril volatile autour de 50 dollars, et des importations incompressibles, ce matelas de devises de 114 milliards de dollars, risque un épuisement d'ici trois années si ce n'est pas avant, d'autant plus que les réformes engagées par le gouvernement pour compenser la baisse de la fiscalité pétrolière tardent à porter leurs fruits.