A quelques jours du rendez-vous électoral des locales APW/APC, les permanences des partis politiques et des candidats indépendants occupent la scène. Elles tentent de créer l'animation spécifique à ce genre d'événement national. Elles organisent des meetings, rencontres, regroupements de militants, et autres actions allant dans le sens de l'ordre du jour assigné au 23 novembre prochain. Mais tout porte à croire que le cœur n'y est pas. Les citoyens vont et viennent, leur misère en bandoulière, leurs soucis sur le dos. Ils cheminent avec un certain nombre d'expressions. Toutes reflètent leur dépit et leur ras-le-bol. Elles traduisent leur sentiment du moment. Chacun tente de revisiter, de relire et d'interroger certaines expressions de conjonctures favorites. Telle celle que rien ne va changer ou inversement.. Fadil Abdemoumen, un animateur du milieu des affaires, s'en est fait l'écho. Il estime que «les engagements pris par les précédents walis et autres équipes d'élus qui se sont succédé à la tête des APW et des APC seront ceux figurant dans le mot d'ordre de leurs successeurs. Ce qui atteste que les hommes passent, l'autorité de l'Etat s'effiloche. Que la parole donnée n'a pas été et ne sera pas respectée. Que le sceau de l'Etat à travers ses institutions décentralisées n'a pas été honoré. Qu'il y a lieu de mettre fin aux méthodes antérieures de gestion à revoir et à corriger obligatoirement.» Cette déclaration reprise par différents titres de presse trouve confirmation dans les nombreuses visites de travail effectuées sur le terrain par les walis à travers l'ensemble des régions du pays. C'est notamment le cas dans la wilaya de Annaba. Notamment les 12 communes sur les terrains desquelles s'est déplacé le wali Mohamed Salamani. Le dernier déplacement a été réalisé le dimanche écoulé à Seraïdi et ses trois agglomérations que sont Bouzizi, Romanette et Aïn Barbar au piémont de l'Edough et en bordure de mer. Dans les propos des uns et des autres habitants, il n'y avait que des problèmes. Posés de vive voix ou au moyen de correspondances remises en mains propres au premier magistrat de la wilaya, engagement a été pris pour les solutionner à court ou moyen terme. Le découragement et la lassitude se reflètent dans les propos de déception générée par un quotidien de plus en plus difficile. Cette situation est aggravée par l'absence totale des perspectives. En effet, le feu couve dans divers secteurs socioéconomiques. Il est à circonscrire et à surveiller comme un dépôt de produits inflammables. La situation appelle à la vigilance. A Annaba particulièrement où, ces dernières années, la médiocratie est érigée en système de gouvernance. Que ce soit à Chétaïbi, la première daïra visitée jusqu'à Seraïdi la dernière et la toute récente après les onze autres, les habitants paraissaient ne plus être disposés à se taire et à encaisser. L'avertissement était clair dans les propos de chacun des citoyens face à ce qui est qualifié de cas flagrants de fraude, de favoritisme ou d'injustice. A Aïn Barbar, la petite agglomération disposant d'un embarcadère et d'un abri de pêche, le représentant des habitants et des pêcheurs a fait dans le détail. Il a clairement dénoncé la précarité de leur situation socio-économique. Sans édulcorer ses expressions, il a fait référence à la loterie de la vie, le privilège des bien nés, des bien placés et des bien-aimés. Il a dénoncé la multitude de promesses et d'engagements pris lors de visites similaires effectuées par de nombreux chefs de l'exécutif local et jamais concrétisés. Il y a ensuite, la réalité vécue dans ces agglomérations du bout du monde que sont Bouzizi, Romanette et Aïn Barbar. Là où des projets de grande portée socioéconomique ont été laissés en rade par de vrais faux responsables, investisseurs, opérateurs économiques qui, se faisant, ont fait injure à l'intelligence des populations locales des hauteurs jusqu'au pied de la montagne de l'Edough léché par la grande bleue. Des années durant, toujours au rythme des mêmes visites de travail, on leur avait promis monts et merveilles. Depuis le début des années 1990, on le leur avait promis par pure démagogie. Les représentants de la presse ont répertorié les engagements de représentants de l'état qui n'ont jamais été respectés. Les habitants de Seraïdi en ont rappelé plusieurs. Telles celles faites lors des visites officielles des ministres suivies par plusieurs walis quant à l'ouverture en 2006, du Centre régional d'éducation physique et sportive (CREPS). Cette infrastructure ne l'est toujours pas onze années après alors que les travaux avaient été lancés en 1988. Encore une fois, ce dernier dimanche, c'était autour de Mohamed Salamani le wali de Annaba de reprendre à son compte le même engagement. Il a exprimé le même ordre quant à l'ouverture au plus tard le 15 décembre 2017 de cette infrastructure sportive. C'est dire qu'avant les locales du 23 novembre prochain, la situation des habitants de Seraïdi et ses agglomérations signifiait vivre dans la précarité et se résigner à vivre sous la tutelle de la nécessité. En sera-t-il autrement sous l'autorité de l'actuel wali ?